Lire et appliquer aujourd'hui le Traité de l'Elysée (1963) et d'Aix-la-Chapelle (2019) : vers une définition et évaluation de ''l'efficacité'' des traités franco-allemands contemporains et de leurs structures de coopération
Auteur / Autrice : | Benoît Montaut |
Direction : | Hans Stark, Daniel GöLER |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université en cotutelle avec Université de Passau |
Ecole(s) doctorale(s) : | Civilisations, cultures, littératures et sociétés |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sorbonne - Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe |
Mots clés
Résumé
Conscient que le champ de la recherche consacré aux relations franco-allemandes compte déjà de très nombreux travaux, je désirerais me consacrer à une étude plus spécifique : reprendre les volets développés dans le traité de l'Elysée, afin d'évaluer l'efficacité opérationnelle des réalisations qui y feraient explicitement ou non référence (Partie 1). Après une étude de toute cette arborescence d'acteurs et d'organisations qui s'est constituée en soixante ans (Partie 2), j'aimerais proposer une analyse comparée du Traité de l'Elysée et d'Aix-la-Chapelle (Partie 3). Vivant dans le milieu universitaire et associatif franco-allemand depuis 2013, j'ai été sensibilisé très tôt à l'étude comparée franco-allemande, au Traité de 1963, ainsi qu'à l'histoire des acteurs culturels et politiques du Franco-Allemand. Durant mes années d'études, puis en tant qu'enseignant d'Allemand dans le secondaire, j'ai eu l'occasion de côtoyer certains acteurs politiques et institutionnels, et de prendre part à des évènements que je considère comme fondateurs pour mon parcours et ce projet de thèse. Désireux d'inscrire ce dernier dans le cadre d'une cotutelle labellisée par l'UFA, il se voudra utile et concret. Dans un chapitre introductif, nous tâcherons de justifier ce sujet de recherche. Pour ce faire, nous exposerons les origines du projet (0.1), avant de nous consacrer à des précisions et des délimitations (0.2). Ces dernières seront d'ordre chronologique (0.2.1), thématique (ex. étant donné que le Traité de l'Elysée ne prévoit pas de portée monétaire, nous n'aborderons pas la question de l'Euro) (0.2.2) et terminologique (ex. « couple », « amitié », « réconciliation », « Franco-Allemand ») (0.2.3). Enfin, nous proposerons un compte-rendu analytique de l'état de la littérature scientifique (0.3). Dans une première partie, nous replacerons le Traité de l'Elysée dans le contexte politique et culturel des deux signataires (national, européen, international - immixtion des Etats-Unis) (1.1), avant de questionner leurs intentions propres derrière cette cosignature (intentions bilatérales, mais aussi proprement allemandes et françaises) (1.2). Suivra alors une étude philologique comparée de la version allemande et française du Traité de l'Elysée, afin de saisir les subtilités des deux versions et, par extension, les différentes interprétations opérationnelles possibles. Nous précéderons de façon linéaire en suivant strictement l'articulation du traité (1.3). Cette analyse sera essentielle pour la dernière étape de cette partie : l'étude opérationnelle (1.4). En suivant le programme du traité, nous confronterons, axe après axe (Affaires étrangères, Défense, Education et jeunesse), les objectifs initiaux aux résultats actuels. Pour ce faire, nous analyserons deux réalisations par axe (6 études de cas en tout), en nous appuyant sur des statistiques et des témoignages ciblés (entretiens). Il conviendra de déterminer et de délimiter le nombre, ainsi que la diversité des interlocuteurs choisis à cet effet. A cette étape de notre travail, il s'agira de vérifier si les objectifs ont été atteints, ainsi que d'élaborer un moyen de mesurer et d'évaluer objectivement la fructuosité de ces réalisations. Il sera nécessaire de traiter de façon distincte des données rationnelles (statistiques) et irrationnelles (impressions véhiculées par le discours des interlocuteurs : mentalités, influence des idées reçues sur la langue et le pays du voisin). En conclusion, nous dresserons un bilan nous permettant d'exposer les réussites (ex. réconciliation, coopération ciblée) et de formuler des hypothèses pouvant expliquer les échecs (ex. éducation, défense) du Traité de l'Elysée (1.5). La période traitée (1963-2019) est très longue. Nous la compartimenterons en nous appuyant sur la césure de 1989/1990. Le plan chrono-thématique nous semble approprié. Avant d'étudier les deux périodes (1963-1990 (2.1), puis 1990-2019 (2.2)), nous justifierons notre périodisation et analyserons l'impact de cette césure sur les relations franco-allemandes (2.0). L'objectif de cette deuxième partie est de rendre visuel et intelligible l'ensemble des grandes créations institutionnelles franco-allemandes se référant à 1963 (création de nouvelles commissions thématiques, conseils, fonds résultants des anniversaires). Il s'agira alors de dresser une arborescence de toutes ces créations politiques et citoyennes, afin d'évaluer leur utilité, leur efficacité et leur rentabilité. Dans une troisième et dernière sous-partie (2.3), nous interrogerons la pertinence de cette arborescence (dispersion, empiètement, superposition, substitution ?) et intègrerons à notre réflexion la dimension privée que ce sujet implique (initiatives industrielles, implantation d'entreprises et partenariats privés, investissements français en Allemagne et inversement, agences de développement d'entreprises dans les deux pays, collectifs mi-publics/mi-privés d'entreprises partenaires). Cela nous permettra de comparer l'efficacité du Privé par rapport au Public dans les deux périodes prédécoupées. A ce moment-là alors entrerait en jeu le traité d'Aix-la-Chapelle. Nous proposerons une analyse du contexte politico-culturel d'écriture et de signature (national, européen et international fin de l'ingérence des Etats-Unis ?) (3.1), afin d'en dégager non seulement les intentions politiques bilatérales communes et stratégiques personnelles, mais aussi les deux conceptions du Franco-Allemand chez E. Macron et A. Merkel (3.2). Dans le cadre d'une étude philologique du traité de 2019 (3.3), afin de saisir et d'analyser les subtilités de la version française et allemande, ainsi que les différentes interprétations opérationnelles possibles, nous suivrons un plan thématique : ce que le traité de 2019 maintient et renforce en celui de 1963 (3.3.1) ; les thèmes abandonnés, remaniés et les réorientations adoptées à la place (3.3.2) ; les nouveaux axes développés (élargissement du Franco-Allemand à d'autres thèmes du fait du nouveau contexte et de nouveaux besoins politiques et stratégiques) (3.3.3). Dans quelle mesure peut-on y voir cohérence ou rupture avec le Traité de l'Elysée (continuité, discontinuité, élargissement) ? Réaffirmons-nous, élargissons-nous certains objectifs de 1963 non atteints ? Enfin, dans le cadre d'une enquête, et à l'aide de lectures scientifiques, nous nous consacrerons à la réception de ce nouveau traité dans les institutions éducatives, culturelles et politiques, les associations et les médias (3.4).