Thèse en cours

Théâtre et théâtralité dans l'œuvre d'Albert Cohen

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Auteur / Autrice : Pauline Moiroux
Direction : Maxime Decout
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Littératures françaises
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)

Mots clés

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Résumé

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Ce projet de thèse s'intéresse à la question du théâtre et de la théâtralité dans la production littéraire d'Albert Cohen. L'écrivain, que l'on connaît surtout pour son cycle romanesque, le cycle des Solal (Solal, Mangeclous, Belle du seigneur, Les Valeureux), a également été, avant cela, un homme de théâtre, désireux d'écrire des pièces pour les scènes parisiennes. De ces premiers écrits on retient en particulier Ezéchiel (pièce en un acte représentée pour la première fois au théâtre de l'Odéon en avril 1931) et La Farce juive (texte inachevé) dont la thématique et les personnages résonnent fortement avec l'esthétique romanesque reposant sur une représentation du juif axée sur la beauté trouvée dans la laideur. Cette mince production dramatique, bien qu'ayant reçu un accueil mitigé par le public, semble constituer une première ébauche de ce qu'a pu développer par la suite la production romanesque de l'auteur. La manière dont Cohen manie « avec hardiesse la bouffonnerie et le tragique » n'est pas sans rappeler la tonalité contrastée de ses romans, sans cesse teintés d'un rire grinçant, d'un humour désabusé et sombre, allant de pair avec un réinvestissement des motifs du théâtre classique. De même, les personnages de ses pièces, appartenant à la famille des Solal, et, en ce qui concerne Jérémie, reparaissant dans les romans, s'apparentent à des doubles ou des transfuges à même de circuler entre les différents genres littéraires. Cette porosité entretenue entre théâtre et roman témoigne de la volonté de l'écrivain d'établir une continuité entre ces deux genres et de transposer dans sa tétralogie des motifs et des dispositifs propres à la scène théâtrale : les romans se présentent, de fait, comme une continuation de l'entreprise de représentation initiée par la production dramatique. C'est cette capacité du roman à se faire théâtre, à reprendre à son compte le dispositif de signification propre au genre dramatique, et à poursuivre une vocation empêchée, qu'il s'agira pour nous d'étudier.