Lire avec l'auteur. Portrait de l'écrivain en lecteur chez Blaise Cendrars et Jean Giono
Auteur / Autrice : | Léo Mesguich |
Direction : | Maxime Decout |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Littératures françaises |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La thèse est centrée sur la question de la représentation de l'écrivain en lecteur dans les uvres à la première personne de Blaise Cendrars et de Jean Giono. Il s'agirait d'étudier ce dispositif singulier où le lecteur figuré dans le texte littéraire, loin d'être un narrataire ou un personnage, est l'auteur-narrateur lui-même. Si la question du « lecteur dans le texte » a fait couler beaucoup d'encre, le cas plus rare où l'auteur et le lecteur intradiégétique se confondent demeure une configuration nettement moins analysée. Elle articule pourtant tout un ensemble de problématiques centrales dans « l'écriture de la lecture », à la fois d'ordre poétiques, pragmatiques ou fictionnelles. Cette question théorique sera étudiée à travers les textes de Cendrars et de Giono, un corpus auquel on ne pense pas immédiatement quand on réfléchit à la question de la lecture d'auteur et qui est pourtant l'occasion de l'aborder d'une manière originale. Les uvres à la première personne de ces deux écrivains que tout semble à première vue opposer permettent en effet à la fois d'envisager tout un panel de modalités par lesquelles les écrivains peuvent s'inscrire en lecteur dans leurs textes mais aussi de voir ce qui singularise spécifiquement Cendrars et Giono, comment leur façon d'inscrire la lecture de l'auteur dans leur texte non seulement converge, mais se distingue. Que ce soit par les lectures thématisées, la pratique voyante de l'intertextualité et notamment de l'écriture citationnelle, la réflexion sur l'écriture depuis la lecture ou encore les liens ambigus, à la fois complices et défiants, qu'il s'agit de tisser avec le lecteur réel, ces deux auteurs esquissent de conserve un nouvel avatar de l'auteur-lecteur, trop souvent réduit à celui, borgésien, du lettré, de l'homme de bibliothèque. Il s'agira ainsi dans chacune des parties de la thèse tant d'illustrer les diverses facettes de cette figure originale que de réfléchir à ce qu'elle permet (stratégie herméneutique, déplacement de l'auctorialité, mise à distance d'une certaine vision de l'écriture, défiance et fascination envers le lecteur réel...). Chemin faisant, la thèse sera l'occasion de rapprocher dans le détail des textes les uvres de deux auteurs que l'on n'a que très rarement pensés ensemble