Théophile Roussel (1816-1903) : médecin, philanthrope et notable républicain dans l'action publique
Auteur / Autrice : | Cédric Maurin |
Direction : | Isabelle Robin, Éric Anceau |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sorbonne - Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Par sa longévité, son riche parcours et son uvre prolifique, Théophile Roussel impressionne. Sa constance et son engagement, qui a pu prendre de nombreuses formes, ont été loués dès son vivant, notamment lors du jubilé de ses 80 ans en Sorbonne, le 20 décembre 1896. Issu d'une famille légitimiste, il se convertit dans ses jeunes années d'études de médecine à Paris au républicanisme grâce à l'influence de Lamennais, Lacordaire et Michelet. Il est élu représentant du peuple par le département de la Lozère en 1849 et siège jusqu'au coup d'Etat, et retrouve l'Assemblée en 1871 jusqu'en 1879, où il est élu au Sénat. Il est réélu et siège jusqu'à sa mort en 1903. C'est également un élu local d'envergure, héritier d'une famille de notables : il est membre du Conseil Général de la Lozère de 1861 à sa mort et en prend la présidence en 1873-1874 puis de 1883 à 1903. Son activité parlementaire est importante et est tournée vers des questions médicales, hygiénistes et philanthropiques et ce, dès son premier mandat, notamment en proposant un contre-projet de loi sur la question des logements insalubres en 1850. Cependant, c'est sous la IIIème République que son action politique prend toute son ampleur et son nom reste associé à la loi du 23 décembre 1874 sur la protection des enfants du premier âge. Il participe de manière très active aux discussions des lois du 23 janvier 1873 sur la répression de l'ivresse publique, et sur celle du travail des enfants de 1874 et de la loi du 15 juillet 1893 sur l'Assistance médicale gratuite qui porte aussi sa patte. Il a également fait de nombreuses propositions de loi ou rapports parlementaires sur les questions des aliénés mentaux, des enfants abandonnés, délaissés, maltraités, liée à la question de déchéance d'autorité paternelle et de prise en charge par l'Etat de ces enfants, et enfin du système pénitentiaire français. Il est élu en 1872, membre de l'Académie de médecine et en 1891, entre à l'Académie des Sciences Morales et Politiques et devient donc membre de l'Institut. Son uvre intellectuelle et associative est d'une grande ampleur. Il est membre permanent de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts de la Lozère depuis 1850 et en prend la présidence entre 1854 et 1858, lui donnant une dimension inédite, qu'elle n'a plus retrouvée, en la mettant en correspondance avec des sociétés du monde entier, ce qui montre la solidité de ses réseaux personnels, intellectuels et scientifiques. Il fonde en 1880, l'association lozérienne devenue l'Association des Lozériens de Paris, pour regrouper les nombreux Lozériens vivant à Paris et mettre en place un système d'entraide pour les derniers arrivants ou ceux en difficulté financière ou de logement. Son uvre associative montre ses engagements politiques et philanthropiques, c'est pour cela que dans l'intitulé de la thèse nous avons choisi « action publique », car cette activité associative vient nourrir et compléter son uvre politique. Certains de ces Conseils, Comités, Association ont même joué un rôle para-parlementaire d'expertise et de conseil pour les législateurs. Ainsi, il a été fondateur de la Société Internationale des questions d'assistance, co-fondateur de la Ligue nationale contre l'alcoolisme, président du Conseil supérieur de l'Assistance Publique, président du Comité Supérieur de protection des enfants du premier âge, président du Comité supérieur des prisons, membre éminent de la Société générale des prisons, président de la Société médico-psychologique, président de la Société de médecine publique et d'hygiène professionnelle, président de l'uvre des crèches parisiennes, président de la Société de protection des victimes du devoir médical, président du conseil central de l'Union des Sociétés de patronage de France, pour ne citer que celles-ci. Le nombre d'associations qui ont participé à son jubilé montre aussi la continuation et l'influence de son uvre ainsi que les résultats de ses travaux parlementaires. Sa mémoire est très présente dans la toponymie nationale : en Lozère bien sûr et notamment à Mende (une place, un boulevard et un monument mémoriel), à Saint-Chély-d'Apcher (lycée polyvalent), à Florac (une rue) mais aussi en région parisienne. Une rue dans le 12ème arrondissement (à l'ancien emplacement de l'hôpital Trousseau) et un monument mémoriel tourné vers le Sénat, et élevé au croisement de l'avenue Denfert-Rochereau et de l'avenue de l'Observatoire (inauguré en grandes pompes en 1907 en présence du Président de la République, Armand Fallières) et des centres hospitaliers portent son nom à Rueil-Malmaison, Puteaux, Suresnes, Courbevoie, et Montesson spécialisé en psychiatrie infanto-juvénile. Une rue à Saint-Etienne porte également son nom. Malgré tout cela, il existe un grand vide historiographique, en particulier universitaire et scientifique, autour de l'étude du personnage et de son uvre. Même si de nombreux textes, souvent à caractère hagiographique, ont été publiées lors de son décès et les années qui suivirent (la plus aboutie intellectuellement étant la notice de George Picot, son successeur à l'Institut). De nombreuses courtes biographies ont été publiées dans la presse locale mais sans volonté d'analyse, et en reprenant toujours les mêmes détails, visant à souligner l'importance et la pluralité de son uvre. Il faut attendre 1990 pour qu'une première tentative de biographie soit écrite par un des membres de l'hôpital Théophile Roussel de Montesson, Michel Blondel-Pasquier, rendu curieux de ce Théophile Roussel, si peu connu mais qui a donné son nom à cet hôpital. L'autre étape majeure a été l'exposition de 2003, pour le centenaire de sa mort, organisée par les Archives Départementales de la Lozère, qui a donné lieu à la publication d'une brochure , co-dirigée par Emilie Hallauer, alors étudiante à l'IEP d'Aix-en-Provence, et Béatrice Maury, chargée d'études documentaires aux AD. Notre mémoire , co-dirigé par Jacques-Olivier Boudon et Jérôme Grondeux, et soutenu en 2012, s'est enfin attaché à étudier son parcours, de sa naissance, mise en perspective familiale, au coup d'Etat de 1851, c'est-à-dire son assise locale comme héritier d'une famille de notable, ses études à Paris, son activité érudite, sa formation médicale, sa conversion intellectuelle au républicanisme, son engagement politique de républicain modéré, ses aventures électorales et les particularités de l'exercice de ce premier mandat national, notamment par ses engagements médicaux et hygiénistes. Par une approche biographique nous souhaitons analyser sa vie tournée vers son engagement dans l'action publique (dans la médecine, la politique, la vie associative et philanthropique), en montrant dans cette infatigable unité de l'homme et de son uvre, toute la diversité et l'ampleur, remise en contexte historique d'une part mais aussi remise en perspective par les différentes périodes de sa vie. Démocrate et républicain convaincu, libéral, Roussel reste un modéré, et à ce titre un véritable électron libre, parfois difficilement classable. Notre approche souhaite montrer en quoi Théophile Roussel et ses réseaux, défend une vision du rôle des pouvoirs publics, notamment en matière d'affaires sociales, car selon lui « la faiblesse crée le droit ». Il souhaite un Etat interventionniste, qui fixe des règles et des sanctions, mais qui ne s'arroge pas le monopole sur ces questions et laisse la place, voire suscite et facilite, les actions privées individuelles ou collectives, en cela il est bien dans les traditions libérales d'une part et des notables philanthropes d'autre part, car, si l'Etat républicain et fondé sur le suffrage universel doit se saisir de la question sociale, il ne peut être omnipotent et doit laisser sa part de liberté aux initiatives qui ne sont pas de son fait. Homme de sciences, de progrès, il n'a de cesse, tout particulièrement au Conseil Général de la Lozère d'uvrer à la modernisation du département et cela passe en bonne partie par un désenclavement grâce au chemin de fer. Nos pistes de recherches en continuation de notre mémoire de master, vont être en premier lieu, son engagement dans l'action publique dont les ramifications et les intérêts sont nombreux. En premier lieu, il y a son parcours de républicain modéré entre la IInde République et la IIIème République, car Roussel participe pleinement à cette génération de « passeurs de république », continuant sous le IInd Empire, son action au niveau départemental au Conseil Général ou en se présentant comme candidat à la députation en 1863, ou dans le milieu associatif. Républicain de la veille en 1848, il fait, après le coup d'Etat de 1851 un « exil intérieur » en abandonnant les mandats nationaux pour se concentrer sur sa propriété et des questions locales. A la chute du IInd Empire, il participe pleinement à la fondation de la République, fort de son expérience de parlementaire républicain. Son uvre politique et notamment parlementaire, autour des questions sociales pourrait se résumer en une phrase de Théophile Roussel : « la faiblesse crée le droit ». Il n'a eu de cesse de défendre les plus faibles et en cela la caricature faite par ses opposants « de père rouge de la République » est infondée, il agit de fait par bien des aspects comme nombre de notables, croyants et philanthropes. Le thème qui vient immédiatement à l'esprit est celui des enfants du premier âge (cf loi Roussel), du travail des enfants ou des enfants abandonnés, délaissés, maltraités et de la prise en charge de ces enfants par l'Etat ou des institutions privées sous contrôle de l'Etat, mais aussi la défense de cette révolution dans le droit français, la déchéance d'autorité paternelle en cas de manquement grave au devoir paternel. Ce combat est comme une signature, un fil conducteur de son engagement. Les autres thèmes de la lutte contre l'alcoolisme, de la réforme du système pénitentiaire français ou de la question de l'assistance médicale gratuite, ou encore des aliénés mentaux doivent également tenir une place centrale. Elles ont été, jusqu'à maintenant, négligée ou à peine évoquées, cachées derrière la question de l'enfance. Ces engagements variés ont pourtant une grande cohérence dans son parcours et son uvre, et sont de vraies lignes directrices de son action publique. N'étant pas toujours entendus par ses confrères et les gouvernements, ces combats sont ceux de toute une vie et ont pris des décennies, avant de donner certains fruits. Un autre axe important de nos recherches est son parcours de médecin et d'érudit, qui a été une activité à part mais qui nourrit sans cesse ses questionnements. Ses questions politiques ont toutes une racine médicale, et nous souhaitons nous attacher à inscrire l'uvre de Roussel dans les avancées et les débats scientifiques des différentes périodes de sa vie. En quoi son expertise de docteur-médecin lui a permis de réfléchir sur ces sujets et d'avoir une véritable vision cohérente créatrice de nombreuses propositions de réformes. Ce rôle d'expertise il l'a exercé en participant, créant ou présidant de nombreuses associations ou comités, qui ont pu servir (au vu de la participation de nombreux parlementaires) d'organes para-parlementaires, d'expertise, de conseil auprès du pouvoir politique et d'influence de certaines tendances politiques de républicains modérés. Un troisième axe important de recherche pose la question de son statut de propriétaire, notable et de ses différents réseaux. En dehors de ces activités, scientifiques, politiques, associatives et philanthropiques d'envergure nationale et internationale, il est nécessaire aussi de se concentrer sur son statut de propriétaire et son ancrage local, qui est une clé importante pour comprendre l'adhésion des électeurs au personnage et à ses idées, car, ayant à gérer une exploitation agricole, Roussel se retrouve au plus près des préoccupations quotidiennes d'une bonne partie des électeurs de la Lozère, département rural. Il est très actif au sein de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts de la Lozère, et outre son uvre érudite, notamment historique, il s'implique beaucoup dans les questions agricoles et s'atèle à essayer de moderniser les méthodes d'exploitation, allant jusqu'à créer une ferme-école, qui les expérimente. Il participe aussi beaucoup aux concours agricoles locaux et nationaux, comme exploitant et comme jury. A cette activité agricole importante, il faut aussi noter que sa famille compte de nombreux membres du clergé, ce qui lui donne une bonne assise territoriale, et son père, « médecin de campagne », officier de santé, semble avoir été un modèle de dévouement. La question des réseaux de Roussel est essentielle pour comprendre l'action, l'influence et la postérité de l'homme. Ils sont nombreux : réseau familial d'un notable, réseau local des électeurs républicains, réseau d'élus républicains locaux dont il est le centre et qu'il a lui-même construit en bonne partie, notamment grâce à sa famille, réseaux associatifs, réseau de sa vie parlementaire et politique, réseaux d'homme de science et d'érudition qui ont une portée véritablement internationale. Parmi ses amitiés politiques, Jules Dufaure, Jules Simon, Bérenger, Schoelcher semblent avoir tenu une place de choix. Il suffit de regarder le nombre impressionnant de participants à son jubilé où à l'inauguration de son monument commémoratif à Paris pour se rendre compte qu'il était impliqué de manière importante dans de nombreux réseaux. Une piste, tout à fait inédite, nous dirige aussi à creuser du côté des Etats-Unis d'Amérique car sa femme, Elisa d'Estrehan (qui s'écrit aussi Destrehan) est issue d'une puissante famille de planteur de la Nouvelle-Orléans. Son grand-père a été le premier sénateur de la Louisiane en 1812 et son arrière grand-père était trésorier royal de la colonie française de Louisiane. Une ville à quelques kilomètres de la Nouvelle-Orléans, porte leur nom : « Destrehan ». La plantation Destrehan très connue, pour être une des plus grandes de la région a employé de nombreux esclaves : à savoir comment Roussel a assumé cela notamment vis-à-vis de Victor Schoelcher ?... Par ses nombreux voyages, partout en Europe, en Afrique du Nord, aux Etats-Unis d'Amérique, son alliance matrimoniale avec Elisa d'Estrehan et sa volonté, pour chaque problème politique, d'aller soi-même voir comment les autres pays d'Europe traitent ces questions nous pouvons presque nous demander si Roussel n'était pas d'une certaine façon un « citoyen du monde » ? En tout cas, il a indéniablement une dimension internationale, et l'international tient une place importante dans sa manière de vivre et de travailler. Il est également indispensable d'analyser et de comprendre son uvre en Lozère, comme membre et président du Conseil Général (en 1873-1874 puis 1883 à 1903) d'abord mais aussi comme Conseiller municipal d'Albaret-Sainte-Marie de 1875 à 1903. Cette action locale est à relier à son statut d'élu national, qui lui permet de coordonner la gestion des dossiers, obtenir des financements, rencontrer les ministres et au bout du compte essayer de faire avancer les dossiers. Au Conseil Général, il n'a eu de cesse de vouloir moderniser l'agriculture mais aussi et surtout de désenclaver le département et cela passe par le financement, le choix des tracés et la construction des voies de chemins de fer, qui sont toujours exploitées aujourd'hui. Il a eu pour cela des liens fort avec Léon Boyer, élu de la Lozère et ingénieur pour la construction du viaduc de Garabit. Il s'engage aussi fortement sur l'application de sa loi en Lozère et sur les thématiques médicales dans le département: assistance médicale gratuite dans les campagnes, prise en charge de la petite enfance et des aliénés mentaux, notamment avec le développement de l'asile de Saint-Alban. Enfin, il a uvré pour remettre au goût du jour les personnages qui ont marqué la Lozère avec les édifications de la statue d'Urbain V sur le parvis de la cathédrale de Mende ou encore celle de la statue de Bertrand du Guesclin à Châteauneuf-de-Randon, où le connétable est décédé. Par ses nombreux dons, il a aussi soutenu de nombreux projets ou uvres philanthropiques. La question de sa politique locale est donc fortement liée à son action au niveau national et, en quelque sorte, la Lozère a pu être pour lui, un laboratoire d'essai pour appliquer ses idées et mettre en place ses projets. Il y a là, entre les deux échelles une réelle cohérence et complémentarité : deux dimensions d'une même vision politique. Notre dernier axe de recherche consiste à établir un bilan de l'uvre de Roussel, car s'il a eu une activité débordante et a participé à de nombreux débats de société, son point de vue a souvent été rejeté. Il n'a donné son nom qu'à une seule loi et n'a jamais été ministre, ce qui a pu le laisser en dehors des radars des chercheurs aussi. Cette loi Roussel, par certains aspects contraignante, a parfois eu du mal à être appliquée. La plupart des questions portées par lui et ses proches ont mis parfois des décennies avant d'aboutir. Une des clés d'explication à notre sens est que Roussel, une fois la République fondée et pérennisée, a été mis de côté, par sa façon probablement ancienne de faire de la politique et que sa génération d'hommes a cédé le pas à une nouvelle génération d'hommes politiques et de parlementaires. La politisation des débats et l'instabilité gouvernementale, ne sont pas adaptées à la manière de travailler de Roussel, qui est une méthode sur le temps long, qui nécessite de longues réflexions et de comparer avec ce qui se fait à l'étranger. Ainsi, il souhaite très tôt basculer de l'Assemblée au Sénat, pour selon lui, avoir une action politique plus sereine et moins sujette aux débats. Cette action éparse n'est pas non plus sur le devant de la scène politique. Voilà autant de pistes de réflexion pour expliquer le long oubli historiographique à son sujet. L'usure du pouvoir et le lent déclin de ses forces dans ses dernières années explique son effacement progressif de la scène politique. Le contexte historique de sa disparition en 1903, en pleine politique combiste - la religion étant un sujet très sensible en Lozère sujet sur lequel Roussel a été très discret (impossible de dire s'il est croyant ou pratiquant) pet être une clé de compréhension aussi. Tolérant et homme d'ordre, engagé auprès des plus faibles, notable philanthrope, il n'a néanmoins pas mené de politique cléricale, ce qui a conduit ses adversaires à le désigner comme le « père rouge de la République en Lozère ». Ce positionnement particulier dans ces années-là peut expliquer aussi son effacement car cette question tenait les devant du débat public. Il a donc produit un bilan assez mitigé ou du moins très morcelé, bilan qu'il va falloir questionner. Ce bilan de la vie de Théophile Roussel nous conduit à la question de sa postérité, et des mémoires qui se sont construites autour de lui. Nous avons pu évoquer l'ampleur de cette postérité, dès son jubilé de 1896, l'émotion qu'a pu susciter sa disparition ou encore la présence importante de son nom dans la toponymie, autant d'éléments, qui viennent à contre-courant, interroger l'oubli dans lequel il a sombré. Pour mener à bien notre étude nous pouvons nous appuyer sur des fonds d'archives importants. Il y a, bien entendu, toutes les archives relatives à ses activités politiques et parlementaires ou à ses activités officielles au sein d'institutions : Institut, Académie de médecine, Conseil Général, Conseil municipal, associations, collaborations scientifiques à des journaux ou des revues. Le grand intérêt de travailler sur Théophile Roussel, c'est aussi que l'intégralité de sa bibliothèque et de ses papiers personnels ont été légués par son testament pour moitié aux Archives Départementales de la Lozère et l'autre moitié à la mairie de Saint-Chély-d'Apcher, qui est sa maison natale. Ce fond est riche car il comprend ses carnets de voyage où il consigne tout, ses travaux préparatoires pour son travail parlementaire, des revues provenant d'institutions dans lesquelles il était impliqué et sa bibliothèque où, bien souvent, les ouvrages sont annotés. La famille, avec qui nous sommes en lien, possède aussi des biens personnels légués par Théophile Roussel. Enfin, sa maison d'Orfeuillette et son parc où bien des arbres, aujourd'hui centenaires ont été plantés par lui sont aujourd'hui un domaine transformé en hôtel mais porte fortement sa trace, avec notamment ses initiales dans l'architecture du bâtiment ou de la vaisselle. En somme, faire une biographie totale de Théophile Roussel viendrait combler un vide historiographique, poserait de nouvelles questions quant à l'action publique et à la vie scientifique, parlementaire, politique, associative, philanthropique durant le second XIXème siècle et s'appuierait sur des fonds d'archives très divers et fournis.