Du désagrègement du sujet à l'unité plurielle. Parcours à travers la pluralité du sujet chez Cavalcanti et Pétrarque. Epilogue autour des Amours de Ronsard
Auteur / Autrice : | Camille Flon |
Direction : | Manuele Gragnolati |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Études romanes italiennes |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Équipe Littérature et culture italiennes (Paris ; 1990-....) |
Résumé
L'objectif premier de ce travail de recherche sera celui de lire Cavalcanti et Pétrarque en lien direct. Si la critique tend souvent vers des lectures comparatives de Cavalcanti et Dante ou bien de Dante et Pétrarque. Peu d'études se sont en effet penchées sur la lyrique antérieure à Dante comme source de la nouvelle poétique mise en uvre par Pétrarque. Dans la lyrique de Cavalcanti, nous nous retrouvons face à une véritable analyse, oserions-nous dire ''clinique'', du désagrègement du sujet/objet amoureux. Le caractère indéfini de la femme aimée tout comme la volonté de maintenir ses rimes éparses nous semblent être l'un des nombreux symptôme de la passivité du sujet qui, en perdant toute rationalité, n'exprime ni repenti ni honte. Si Pétrarque semble reprendre la posture passive de l'amant cavalcantien, il introduit cependant la notion de honte qui modifiera l'idée même du sujet amoureux. Ainsi, au désagrègement déjà présent s'unit la notion de péché que la honte présuppose et l'individu se fragmente. Pétrarque se crée, à travers ses vers, une identité sur mesure, un sujet unique qui renferme en lui un puzzle composé de différentes pièces, ce qu'il appellera le fragment qui devient ainsi d'un côté une partie d'un tout et de l'autre un tout en lui-même. Le résultat final auquel cette thèse aspire est donc celui de réunir les deux principales positions de la critique pétrarquesque, à la fois divergentes et pourtant pertinentes, celle qui tend vers une lecture de Pétrarque comme poète de l'échec et l'autre qui veut faire du Chansonnier une structure unitaire en laissant de côté les Rerum vulgarium fragmenta. Concernant les Amours de Ronsard, il s'agira d'un bref excursus afin de montrer comment le sujet pétrarquesque sera repris par les poètes de la Pléiade qui se définissent comme des successeurs et montrer comment le je poétique s'affirme de plus en plus en laissant l'aspect fragmentaire à la poésie qu'il compose.