L'enchevêtrement de l'esprit et du monde dans la philosophie de Hilary Putnam
Auteur / Autrice : | Juliette Courtille |
Direction : | Jean-Baptiste Rauzy |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2020 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sciences, Normes, Démocratie (Paris ; 2018-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Comment l’esprit peut-il avoir prise sur le monde ? C’est à cette question que Hilary Putnam a consacré toute une vie de philosophie. Notre travail, par une méthode à la fois génétique et rétrospective, cherche à montrer que l’œuvre de Putnam, loin de pouvoir être comprise comme une succession de « réalismes » qu’il aurait tour à tour endossés, peut être éclairée à la lumière d’une thèse selon laquelle l’esprit et le monde seraient enchevêtrés. Cette pensée s’articule à deux niveaux : sémantique et empirique. Elle prend d’abord une forme négative : dans ses textes de jeunesse, Putnam critique la séparation de l’esprit et du monde, induite par plusieurs dichotomies sémantiques chères aux empiristes logiques. Cette critique peut être lue comme le socle sur lequel Putnam façonne sa thèse d’enchevêtrement, dont les réquisits sont principalement exposés dans ses textes de maturité (1975-1990). Si ceux-ci ne sont pas problématiques sur le plan sémantique, ils semblent porteurs d’incohérences sur le terrain empirique. Or, la cohérence peut être retrouvée, selon nous, en réévaluant les conditions de possibilité de l’enchevêtrement à un niveau empirique. En s’intéressant à la philosophie de la perception à la fin de sa carrière, Putnam sauve ainsi l’enchevêtrement de l’esprit et du monde des incohérences qui le menaçaient. La forme la plus aboutie de l’enchevêtrement trouve son expression dans ce que Putnam a appelé le transactionnalisme, et jette selon nous une lumière nouvelle sur la perspective philosophique qui a été la sienne.