Voir, faire voir, savoir : rôles et fonctions des spectateurs internes dans le théâtre de Sophocle.
Auteur / Autrice : | Charles Comminges |
Direction : | Marie-Pierre Noel |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Études grecques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Edition, interprétation et traduction des textes anciens |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La notion moderne de « spectateur interne » interroge le rapport entre l'espace scénique, visible par le spectateur externe, et l'espace extra-scénique auquel seuls les personnages ont accès. Le « spectateur interne » est un personnage qui, dans la pièce, se trouve dans la position de spectateur d'une action particulière, qu'il l'ait observée auparavant et la rapporte sur scène, comme dans les récits de messagers, ou qu'il l'observe sur scène et fasse part de ses réactions à d'autres personnages. A travers une typologie des différents spectateurs internes, cette étude se propose d'analyser les liens que ces personnages tissent avec les spectateurs externes grâce notamment à la notion d'enargeia qui implique une participation active de l'imagination du spectateur externe. Le jeu entre ce qui est montré et caché sur scène mène également à une réflexion sur le lien entre la vue et la vérité mis en scène par Sophocle. Le dramaturge problématise en effet la notion de vérité associée au récit d'un spectateur interne en position de témoin oculaire en proposant des cas limites comme les faux récits des personnages qui impliquent alors une réflexion métathéâtrale sur l'art de monstration du langage et le pouvoir de fascination du discours tragique. Enfin, les récits des spectateurs internes se placent parfois à la limite du visible et du dicible comme dans les récits de mort doublant ainsi la réflexion métathéâtrale d'une réflexion sur la nature humaine au cur de la dramaturgie sophocléenne.