Thèse en cours

Les troubles de religion en Languedoc au XVIe siècle : de la violence populaire à la violence nobiliaire

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Auteur / Autrice : Lucas Celeste
Direction : Nicolas Le Roux
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire moderne
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2023
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse a pour objectif d'étudier les guerres de Religion dans le Languedoc du XVIe siècle. Les violences se manifestèrent sous différentes formes, qu'il s'agit d'analyser. Il s'agit, d'une part, d'une violence collective, d'autre part, d'une violence due aux puissants. Les grands seigneurs ont pris part à ces violences en raison de leurs fonctions dans l'administration de la province, mais aussi pour des raisons personnelles et politiques. Ces hommes ont pu chercher à instrumentaliser les troubles pour des desseins personnels. Ceci les conduisant bien souvent à renier leurs principes religieux dans une société pourtant éminemment chrétienne. Les troubles ont fourni l'occasion aux grands noms de la noblesse de conforter leur pouvoir, jusqu'à contester la monarchie. Les exemples de Montmorency-Damville et de Joyeuse sont très intéressants. Henri de Montmorency-Damville n'est autre que le gouverneur de Languedoc tandis que Guillaume de Joyeuse est le lieutenant-général de la même province. Les deux hommes nourrissent un conflit extrêmement long et ruineux pour le Languedoc. Ils s'opposent plus ou moins directement avec des objectifs fluctuants. Ce qui est sûr, c'est que ces deux familles ont des intérêts, des ambitions totalement contradictoires. Le conflit entre ces deux hommes ne peut plus seulement être qualifié de « troubles », nous entrons bien dans une guerre. Cette opposition bouleverse la province et questionne le fonctionnement des institutions. Il ne s'agit pas d'étudier simplement des troubles religieux mais bien l'affrontement de deux hommes, de deux maisons et donc d'ambitions rivales. L'exemple de Joyeuse, peu documenté jusqu'à présent, fera l'objet d'une attention particulière. L'objectif de cette recherche est d'étudier le passage des troubles religieux à la guerre. Il s'agit ainsi de montrer que les acteurs principaux des troubles dans un premier temps sont les masses populaires. Pourtant, un basculement s'opère avec l'entrée en scène des élites et de la noblesse. Les troubles deviennent des guerres au service d'ambitions personnelles. La question est de savoir à quel point les violences résultent-elles de ces ambitions et enjeux politiques voire territoriaux, ou sont-elles accentuées par eux. Cela suppose d'interroger tout d'abord la nature des violences pour questionner ensuite leur instrumentalisation par les pouvoirs régionaux et locaux à travers les figures centrales d'Henri de Montmorency et Guillaume de Joyeuse. Cela permet également de questionner la réception de ces violences pour analyser le passage de violences voulues par le peuple aux violences subies (dues aux élites).