Thèse en cours

Le structuralisme Saussurien : une approche scientifique comme solution face aux lacunes de l'apprentissage du français au Koweït

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Auteur / Autrice : Ali Ashkanani
Direction : Franck Neveu
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Langue française
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sens, texte, informatique, histoire (Paris ; 2010-....)

Mots clés

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Résumé

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Dans les années quarante, poursuivant une idée ambitieuse, Claude Lévi-Strauss devient le précurseur d'une nouvelle approche des faits sociaux : le structuralisme anthropologique. L'idée s'annonce simple : puisqu'il existe une « structure » qui organise toute langue, pourquoi n'en serait-il pas de même pour la société ? Peut-on dès lors identifier des « structures » dans une société en étudiant son organisation sociale, ses mythes, ses lois de mariage ou de parenté ? Le linguiste suisse Ferdinand de Saussure (1857-1913) fut le premier à élaborer une théorie linguistique de type structuraliste, même s'il n'utilisait pas ce terme à proprement parler (il traitait de « système »). Bien qu'il n'ait écrit aucun livre, son Cours de linguistique générale (1916), publié après sa mort par ses élèves, s'avère l'un des ouvrages les plus importants de l'histoire des sciences humaines, par sa portée générale et son influence dans de nombreuses disciplines (linguistique, anthropologie, sémiologie, psychanalyse, philosophie…). Il y dresse ainsi une théorie générale de la linguistique, dont l'objet d'étude est la langue, et introduit deux distinctions fondamentales. Tout d'abord, la langue n'est ni le langage ni la parole. Le langage est la faculté générale d'expression au moyen de signes. La langue est un ensemble particulier de signes utilisé par une communauté pour communiquer comme le sont le français, l'anglais et l'allemand. La parole, enfin, est l'utilisation concrète et individuelle des signes linguistiques dans un contexte précis. Ferdinand de Saussure fait une seconde distinction, entre synchronie et diachronie : deux langues contemporaines sont comparées de manière synchronique, à un instant donné, tandis que deux langues éloignées dans le temps le sont de façon diachronique. Il avance alors un unique axiome qui, en quelque sorte, fonde le structuralisme : « La langue est un système de signes ». En d'autres termes, l'histoire d'un mot (son étude diachronique) ne permet pas de rendre compte de sa signification actuelle. La linguistique structurale implique de mettre en commun des corpus d'énoncés puis de mettre en place un classement entre les éléments du corpus selon leurs diverses strates linguistiques à savoir : – les phonèmes – les morphèmes, – la catégorie grammaticale, – les locutions nominales, – les locutions verbales, – les types de phrases. L'une des méthodes principales utilisées par Saussure est l'analyse syntagmatique et l'analyse paradigmatique qui définissent respectivement les unités syntaxiquement et lexicalement, selon leur opposition avec les autres unités dans le système. On ne peut saisir le sens du mot à un instant donné de l'histoire qu'en le replaçant à l'intérieur d'un ensemble de lois qui régissent l'équilibre d'une langue, c'est-à-dire au sein d'un système synchronique – donc dans une structure. La langue est alors vue comme une sciences, une sciences non mathématique certes mais une sciences tout de même par son envie de structure et de catégorisation, et de formule. De plus, le professeur Franck Neveu rappelle que la sciences du langage est un discours scientifique singulier, par essence un discours scientifique. En effet, la sciences a toujours besoin d!un outil descriptif que l!on peut qualifier comme l!usage de la langue, et d!un outil explicatif qui sera le travail du linguiste. Cet ensemble donnera une unité de connaissance, une stabilité, une cohérence et donc possiblement une définition scientifique. Pour le professeur Franck Neveu, le discours linguistique se caractérise par son idiomaticité, donc par une forme préconstruite langagière et culturelle dont les particularités expressives permettent de l'identifier. J'ai abordé dans mon mémoire de fin de master, la manière dont le français est enseigné au Koweït, comme l'a souligné le jury, l'apprentissage y est superficiel, sans fondement latin, ou grammatical, ce qui amène à un désintérêt pour la culture. Mais alors comment garantir un apprentissage solide et à long terme du français si les bases du français ne sont pas ancrées si la culture n'est pas transmise, ou même l'histoire des termes ou de la grammaire ? Comme dans tous les domaines, la facilité, la rapidité et le pragmatisme sont recherchées dans l'apprentissage, cependant j'observe autour de moi des étudiants koweitiens avec plus de cinq ans en France mais avec des bases de français non développées, non enrichies. L'objectif de cette thèse est ainsi de remettre la sciences au cœur de l'apprentissage du français, mais aussi la technicité, qui donne à la langue française sa particularité. En proposant dans cette thèse un nouveau manuel de français pour les koweitiens, avec des exercices de classement saussurien, de découpage du morphème et des phonèmes, l'étude de de la grammaire et de son histoire a minima et l'analyse dans les différentes phrases des locutions nominales et verbales. A cela, il est essentiel de réintroduire un peu de latin, puisque il a été prouvé que le latin réduit considérablement les fautes d'orthographes chez les élèves. Enfin, nous comprenons ce qu'il manque dans l'apprentissage du français au Koweït, de la structure, de la catégorisation et l'étude du discours linguistique comme un discours singulier mais scientifique. À la suite de mon mémoire de fin de Master 2 sur l'apprentissage du français fonctionnel au Koweït nommé : « L!influence du droit français sur les grands textes juridiques koweitiens : Etude de linguistique textuelle », j'ai pu constater les lacunes de mon pays en la matière mais également celles de la France. Ce pays s'est détaché de cette envie de structure et de catégorisation stricte de la langue (perte de l'apprentissage du latin et du grec, transformation rapide de la langue, règles grammaticales simplifiées, passage du COD au prédicat). Ce système crée des difficultés à long terme, par exemple dans mes études, j'ai remarqué que le découpage des mots et le latin étaient d'une extrême utilité. Mais ces outils permettant une meilleure compréhension et utilisation du français sont absents au Koweït, tout comme la grammaire. A partir de ce constat, nous formulerons quelques propositions d!ordre général sur lenseignement-apprentissage du français juridique au Koweït, avec des exemples d'exercices pratiques, voire de chapitres de manuel. L'objectif est de mettre en pratique ces exercices sur place, au Koweït, de les tester sur des élèves et de les comparer à ceux qui n'ont pas appris avec cette méthode, d'en collecter les données, et de vérifier si réellement cette théorie fonctionne. - Présentation scientifique avec pour chaque étudiant sélectionné, une liste de tests chronologiques - Le poids scientifique pour le Koweït sera un gain de temps pour les étudiants et un apprentissage plus sérieux. Pour la France ce sera l'ouverture de sa langue dans un autre pays Arabe et donc l'apport d'une nouvelle culture, voire l'approfondissement des relations diplomatiques ; - Mise en lumière de la théorie dans la mise en place d'exercices pratiques auprès d'un panel d'étudiants koweitiens ; - L'objectif étant de mettre en place un système d'apprentissage qui aboutira à une entrée directe à l'université sans la mise en place d'une période d'apprentissage de un à deux ans en France avant l'entrée à l'université ; - En ce sens, la finalité sera de créer un manuel d'apprentissage bilingue du français au Koweït; L'objectif principal est de proposer un nouveau manuel d'apprentissage du français, avec plus de grammaire, plus de conjugaisons et surtout une introduction au latin. En effet, dans mon propre apprentissage, je me suis rendu compte que le découpage des mots étaient la clé de la compréhension de la langue. Les classements et l'organisation structurale doivent être réintégrés dans l'apprentissage Koweitien. L'objectif sera de tester ces exercices sur un panel de d'étudiants koweitien, et de voir leurs évolution à l'écrit comme à l'oral par le biais de tests et d'exercices sur plusieurs sessions. En fonction des résultats, il conviendra alors de proposer ce manuel aux institutions koweïtiennes.