Justice globale, solidarité et troisième révolution industrielle: Comment créer les conditions d'un monde plus juste à l'ère de la crise écologique ?

Global Justice, Solidarity and the Third Industrial Revolution: How to Create the Conditions for a More Just World in the era of Ecological Crisis?

• Auteur / Autrice : Yawovi Agbonkou
• Direction : Pierre-Henri Tavoillot
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Inscription en doctorat le 01/10/2018
• Etablissement(s) : Sorbonne université
• Ecole(s) doctorale(s) : Concepts et langages
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, normes, démocratie

Mots clés

Mots clés libres

Justice

Inégalités

Crise écologique

Solidarité

Troisième révolution industrielle

Justice

Inequalities

Ecological crisis

Solidarity

Third industrial revolution

Résumé

Comment créer les conditions d'un monde plus juste à l'heure de la crise écologique ? Cette question suppose au moins deux approches essentielles en philosophie politique et éthique : l'institutionnalisme transcendantal et l'approche comparative par les capabilités. La première consiste à reformuler le problème de la justice en partant de nos jugements bien pesées, en ayant pour objet les inégalités de redistribution (Rawls, Dworkin…) et de reconnaissance (Axel Honneth, Nancy Faser…) qui sont, en partie, les conséquences de la mondialisation et de la crise écologique. Il s'agit tout d'abord de comprendre les bases de nos différentes conceptions et revendications de justice actuelles, et les causes structurelles des inégalités qu'elles combattent. Face à l'incapacité des pouvoirs publics à trouver des solutions internes, aux limites des théories centrées sur l'état-nation clos et autonome, la démarche allant de la justice globale à la justice sociale s'impose comme solution. Il s'agit de reformuler le problème de la justice en prenant en compte l'origine des dotations des Etats actuels (Stéphane Chauvier), comme les injustices historiques (esclavage et colonisation…), écologiques (résultats des deux premières révolutions industrielles occidentales), dont ces dotations résultent et celles en cours actuellement au niveau social et global (l'injustice des accords internationaux). Mais, cette approche est-elle nécessaire et suffisante ? Après avoir prouvé la nécessité de la première approche, nous soulèverons son insuffisance et sa complémentarité avec la seconde. Cette dernière consistera alors à identifier les moyens de mise en place de la justice opérationnelle (Amartya Sen & Martha Nussbaum) afin d'éliminer la pauvreté dans le monde (Julien Damon) par la mise en place de politiques d'autonomisation des peuples (Esther Duflo, Angus Deaton…), de gestion globale des biens communs (Elinor Oström, Jeremy Rifkin…) et de partenariat international juste et équitable (Alain Renaut, Joseph Stiglitz…). Il s'agira de prendre en compte les réalisations concrètes des personnes, qui ne sont pas toujours rationnelles et raisonnables, amenant parfois à des comportements sociaux déraisonnables, pour identifier les politiques internationales et nationales à mettre en place afin de réduire l'injustice et de promouvoir la justice, par la lutte contre les inégalités injustifiées et injustifiables.

How can we create the conditions for a fairer world at a time of ecological crisis? This question presupposes at least two essential approaches in political and ethical philosophy: a transcendental institutionalist approach and a comparative capability approach. The first is to reformulate the problem of justice on the basis of our well-considered judgments, which have as their object the inequalities of redistribution (Rawls, Dworkin, etc.) and recognition (Axel Honneth, Nancy Faser, etc.), which are, in part, the consequences of globalization and the ecological crisis. First of all, it is a question of understanding the bases of our different conceptions and demands of justice today, and the structural causes of the inequalities they combat. Faced with the inability of public authorities to find internal solutions, and the limits of theories centred on the closed and autonomous nation-state, the approach from global justice to social justice is the obvious solution. It is a question of reformulating the problem of justice by taking into account the origin of the endowments of the current States (Stéphane Chauvier), as well as the historical injustices (slavery and colonization, etc.), ecological injustices (the results of the first two Western industrial revolutions), from which these endowments result, and those currently underway at the social and global level (the injustice of international agreements). But, is this approach necessary and sufficient? After proving the necessity of the first approach, we will point out its inadequacy and complementarity with the second. The latter will then consist of identifying the means of implementing operational justice (Amartya Sen & Martha Nussbaum) in order to eliminate poverty in the world (Julien Damon) through the implementation of policies for the empowerment of peoples (Esther Duflo, Angus Deaton, etc.), global management of the commons (Elinor Oström, Jeremy Rifkin, etc.) and fair and equitable international partnership (Alain Renaut, Joseph Stiglitz...). It will be a question of taking into account the concrete achievements of people, which are not always rational and reasonable, sometimes leading to unreasonable social behaviour, in order to identify the international and national policies to be put in place in order to reduce injustice and promote justice, by fighting unjustified and unjustifiable inequalities.