De la formation des agents publics à la transformation de l'action publique : le cas de la transition écologique
Auteur / Autrice : | Léa Falco |
Direction : | Gilles Crague, Vincent Spenlehauer |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Inscription en doctorat le 02/11/2023 |
Etablissement(s) : | Marne-la-vallée, ENPC |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre international de recherche sur l'environnement et le développement |
Mots clés
Résumé
La structure organisationnelle des formations à la transition écologique dans l'administration publique est en pleine mutation. Jusqu'à récemment, ces formations s'opéraient de manière individuelle dans les organisations souhaitant en faire bénéficier leurs agents, selon des agendas autonomes et principalement pour des raisons opérationnelles, leur périmètre d'action les confrontant directement à la gouvernance des enjeux environnementaux. Or, on constate aujourd'hui une évolution marquante vers un embryon de politique publique nationale de formation aux enjeux de la transition écologique, motivée par la mise au premier plan politique de la planification écologique, passant par différents ministères ou opérateurs. Dans cette politique publique naissante, la formation des agents publics est en première ligne, et ce, en formation initiale comme en formation continue. Dans le cadre de cette thèse, trois axes de problématisation peuvent être développés. Un premier axe de recherche se concentre sur l'étude des dynamiques relatives à la politique publique naissante de formation à la transition écologique, à partir de sa mise à l'agenda gouvernemental, dans une perspective de sociologie politique de l'action publique. Quels en sont les ressorts et les acteurs, publics ou privés, individuels ou collectifs, territorialisés ou non ? Ces derniers commencent-ils à former un système ? De plus, le passage de dispositifs isolés à une action publique considérant la formation comme une condition de réussite de la transition écologique entraîne un développement rapide de l'offre de formation. Cette description des dynamiques en cours s'accompagnera d'une cartographie de cette offre et ses acteurs, en plein et en creux. Un point d'attention sera apporté à observer de potentielles dynamiques dans d'autres pays, en particulier de l'UE, dont la politique publique française pourrait s'inspirer ou au contraire nourrir, par exemple en passant par des réseaux de fonctionnaires, comme l'ESDN, ou scientifiques, comme le SDSN. Un deuxième axe se concentre sur les besoins de formations actuels des agents publics. Le questionnement portera notamment sur la capacité des dispositifs de formation mis en place à assurer un changement réel et adéquat des pratiques professionnelles des agent dans les métiers actuels de l'administration publique. Dans ce but, une revue de littérature des différents référentiels de compétence (transverse et métier dans la mesure du possible) permet d'établir les objectifs des dispositifs de formations à la transition écologique, tant à l'échelle de la politique publique dans son ensemble (à l'image de la mortalité en sécurité routière) que, plus localement, à l'échelle d'actions spécifiques (telles que la mise à disposition d'un nouveau module). Ces réflexions sur les objectifs pourra servir de base à l'étude des facteurs contribuant au caractère transformateur des dispositifs de formations à différentes échelles, en s'appuyant sur une analyse approfondie des déterminants des pratiques existantes (connaissances, attitudes, représentations, etc.). Enfin, un dernier axe d'étude consiste en une anticipation, à différents horizons, des évolutions des métiers de l'administration publique à l'heure de la planification écologique et des besoins de compétences qui les accompagnent. Si des travaux existent sur l'évolution de la structure de l'emploi dans le secteur privé, ils sont plus rares dans le secteur public. Pourtant, la structure RH des organisations publiques pourrait être amenée à évoluer, avec certains secteurs subissant des diminutions de besoins et d'autres des augmentations. Il s'agit donc de dresser un tableau potentiel des futurs besoins en compétence et donc en formation, par exemple en imaginant différents scénarios à moyen (2030) et long terme (2050), en lien avec les travaux de planification écologique et les stratégies nationales environnementales. Ce travail permettra d'enrichir de potentiels projets de GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences) de la fonction publique, et en particulier des administrations qui seront prises comme exemple. Il permettra ainsi de caractériser les formations nécessaires n'existant pas encore et qu'il faudra alors faire émerger pour organiser une politique publique structurée et planificatrice des compétences nécessaires dans le secteur public.