L'exercice collectif du pouvoir en Mésopotamie aux IIIe et IIe millénaires avant notre ère
Auteur / Autrice : | Octave Immarigeon |
Direction : | Sophie Démare-Lafont |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Panthéon-Assas |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale histoire du droit, philosophie du droit et sociologie du droit (Paris ; 1992-....) |
Résumé
Le pouvoir en Mésopotamie est souvent conçu à l'aune du modèle de la royauté autoritaire, et de l'exercice du pouvoir royal vertical et unilatéral. Des figures comme Hammurabi ou Gilgamesh sont des références érigées en modèle de lecture appliqué à toute la Mésopotamie. Pourtant, de nombreuses sources cunéiformes du IIe millénaire indiquent l'existence de modes collectifs d'exercice du pouvoir. Ces assemblées sont le plus souvent les représentants de l'intérêt d'une communauté (une ville ou une classe professionnelle). Elles ne font pas l'objet d'une pensée théorique, mais on trouve de nombreuses illustrations de leur intervention, suggérant que l'exercice collectif du pouvoir relève d'une tradition ancienne et répandue en Mésopotamie. Ces assemblées remettent en question l'image de l'exercice du pouvoir unilatéral au Proche-Orient ancien. Elle ne constituent pas toutefois un mode alternatif d'exercice du pouvoir, mais coexistent avec la monarchie ; elles ne constituent pas non plus un organe intégré à l'administration royale, puisque certaines sources suggèrent un ancrage indépendant de la royauté. Les travaux pionniers de Thorkild Jacobsen en la matière (Primitive Democracy, 1943) partent de sources mythologiques pour en déduire une réalité politique sur ces assemblées. Aujourd'hui, nous disposons de sources historiques (lettres, textes de lois) qui permettent d'étayer ces travaux par une approche plus juridique du sujet, ancrée dans le contexte chronologique et géographique de ces tablettes.