Les personnages féminins dans l'œuvre de Júlia Lopes de Almeida: la construction de l'identité des femmes brésiliennes dans la Première République au Brésil (1889-1930).

Female Characters in the Works of Júlia Lopes de Almeida: Constructing the Identity of Brazilian Women in the First Republic of Brazil (1889-1930).

• Auteur / Autrice : Flavia Leme hiroki
• Direction : Christine Douxami, Mara Montanaro
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Théâtre et Arts de la Scène
• Date : Inscription en doctorat le 26/10/2023
• Etablissement(s) : Besançon, Université Marie et Louis Pasteur
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ELLIADD
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Arts et littérature
• Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)

Mots clés

Mots clés libres

Dramaturgie

Littérature brésilienne

Femmes auteurs

Féminisme

Histoire théâtre brésilien

Dramaturgy

Brazilian literature

Women writers

Feminism

Brazilian theatre

Résumé

Projet : Les personnages féminins dans l'œuvre de Júlia Lopes de Almeida : la construction de l'identité des femmes brésiliennes dans la Première République au Brésil (1889-1930). Júlia Lopes de Almeida (1862-1934) est une écrivaine brésilienne qui a publié une œuvre abondante de romans, de poèmes, de nouvelles, de chroniques, d'essais et de pièces de théâtre. Bien que l'autrice soit considérée comme l'écrivaine la plus publiée au Brésil pendant la Première République (1889-1930), son œuvre est largement oubliée dans l'histoire de la littérature brésilienne. Son nom figurait dans la liste de noms cités pour entrer à l'ABL, l'Académie Brésilienne de Lettres (Academia Brasileira de Letras), mais c'est son mari, l'auteur portugais Filinto de Almeida qui y a été élu à sa place, car le modèle français sur lequel s'est modelée l'institution brésilienne excluait les femmes . L'écrivaine a fait de son métier le gagne-pain de la famille, dans un marché éditorial, très restreint avec des tirages très importants. Au tournant des XIXe et XXe siècles, il n'était pas courant de gagner de l'argent grâce à des publications littéraires, surtout pour une femme. Les écrivaines ne jouissaient pas du même prestige par rapport aux écrivains et souvent les œuvres des femmes étaient considérées comme moins importantes, voire comme négligeables. Issue d'une famille traditionnelle de la bourgeoisie, l'écrivaine a pu acheter une grande maison à Santa Tereza, grâce au succès des ventes de son roman paradoxalement intitulé A Falência (La Faillite). Le jardin de cette maison a été baptisé « Salão Verde » Le Salon Vert, et il était fréquenté par des artistes et des intellectuels brésiliens et étrangers. L'historien américain Jeffrey Needell a baptisé cette période de grande effervescence culturelle la « Belle Époque tropicale », pour suggérer que le tournant des XIXe et XXe siècles a été marqué, dans la capitale fédérale du Brésil, par une effervescence culturelle au fort accent français. En effet, la France était la référence dominante dans le domaine des arts, de la culture et du mode de vie. Le processus d'urbanisation du Brésil a entraîné de profondes transformations des relations sociales, politiques, familiales et de genre . La production théâtrale a été assez intense et même si la présence de compagnies étrangères était massive, la dramaturgie nationale a été fortement encouragée par des organismes officiels, notamment par la création d'édifices théâtraux et des créations d'écoles d'art dramatique sur le modèle parisien. L'ambition de cette recherche est d'investiguer la construction de l'identité des femmes brésiliennes dans la période de la Première République à travers la production littéraire de Julia Lopes de Almeida. La plupart des recherches sur Lopes de Almeida portent sur le domaine de la littérature, comme, par exemple, le travail pionnier de Leonora de Lucca, Maria Eleutério, Norma Telles, Margareth Rago et le travail de Michele Aismar Fanin sur la publication de six pièces inédites. Mon projet vise à reconstruire la trajectoire de l'artiste, à partir de l'exploitation des archives de l'écrivaine, l'analyse de ses dramaturgies, des mises en scène et aussi à approfondir la connaissance sur la période de résidence de l'auteure à Paris (1925-1932), période peu étudiée dans les recherches. Plusieurs de ses récits ont été publiés dans les journaux parisiens aussi bien que par la maison d'édition Truchy-Leroy. Je me propose également d'étudier quelle influence des écrivaines françaises peut être repérée dans son œuvre ou sa trajectoire. Comme le montrent les recherches que j'ai déjà effectuées dans la presse française, un banquet a été donné en son honneur à Paris et lui a permis de lier connaissance avec Mesdames Daniel Lesueur, GYP, Séverine et Rachilde, des personnalités liées au théâtre. Lopes de Almeida a mis en scène la majorité des personnages féminins et des sujets fondamentaux ou des thèmes très importants comme le divorce, l'éducation des filles, la relation maternelle, l'abolition de l'esclavage, etc. Les sources sélectionnées pour tenter de reconstituer cette trajectoire pleine de silences et d'angles morts : 1. Les Archives privées de Julia Lopes de Almeida – les archives à L'Académie Brésilienne de Lettres et les archives organisées par son héritier culturel Claudio Lopes de Almeida 2. Recueil. Julia Lopes de Almeida -Dossier documentaire situé a la Bibliothèque spécialisée Marguerite Durand (Fondée en 1932 grâce au don de ses collections à la Ville de Paris par la journaliste féministe Marguerite Durand, la bibliothèque conserve une riche documentation sur l'histoire des femmes et du féminisme) 3. Les romans et la dramaturgie de Julia Lopes de Almeida ( inclus les manuels de civilité dirigés aux femmes) 4. Les articles de la presse française et brésilienne. Décrire la biographie d'une femme auteur effacée par l'histoire de la littérature peut être une tâche complexe en raison de plusieurs facteurs qui ont contribué à l'invisibilité ou à la marginalisation de ces femmes. Lors de l'analyse de telles biographies nous trouvons une absence de sources et d'archives : les femmes auteures effacées peuvent avoir laissé peu de traces écrites de leur vie en raison des normes de genre et des rôles traditionnels qui limitaient leur participation dans l'espace public. Cependant dans le cas de Julia Lopes de Almeida la collecte d'informations fiables et détaillées sur leur vie et leur travail est postérieur à l'époque où elle vivait parce qu'elle a eu une forte reconnaissance de son vivant comme nous développerons au cours de cette thèses. C'est-à-dire que contrairement à de nombreuses femmes auteurs qui ont êtes négligées par leurs contemporains, Julia Lopes de Almeida a eu une forte reconnaissance de ses contemporains. Cependant au fils du temps ce sont les récits historiques qui ont contribué à son oubli, ce qui rend la reconstitution de sa biographie encore plus difficile.

Project: Female Characters in the Works of Júlia Lopes de Almeida: Constructing the Identity of Brazilian Women in the First Republic of Brazil (1889-1930). Júlia Lopes de Almeida (1862-1934) was a Brazilian writer who published an extensive body of work, including novels, poems, short stories, chronicles, essays, and plays. Despite being considered the most widely published female writer in Brazil during the First Republic (1889-1930), her work is largely forgotten in the history of Brazilian literature. Her name was included in the list of names proposed for entry into the Brazilian Academy of Letters (Academia Brasileira de Letras), but her husband, the Portuguese author Filinto de Almeida, was elected in her place because the French model upon which the Brazilian institution was based excluded women. The writer made her family's livelihood through her profession in a highly restricted publishing market with very large print runs. At the turn of the 19th and 20th centuries, it was not common to make a living from literary publications, especially for a woman. Female writers did not enjoy the same prestige as male writers, and often the works of women were considered less important or even negligible. Coming from a traditional bourgeois family, the writer was able to purchase a large house in Santa Tereza, thanks to the success of the sales of her ironically titled novel ''A Falência'' (The Bankruptcy). The garden of this house was named ''Salão Verde'' (The Green Salon) and was frequented by Brazilian and foreign artists and intellectuals. American historian Jeffrey Needell dubbed this period of cultural effervescence the ''Tropical Belle Époque'' to suggest that the turn of the 19th and 20th centuries was marked by a cultural boom in the federal capital of Brazil with a strong French influence. Indeed, France was the dominant reference in the arts, culture, and lifestyle. The process of urbanization in Brazil brought about profound transformations in social, political, family, and gender relations. The theatrical production was quite intense, and even though the presence of foreign companies was massive, national dramaturgy was strongly encouraged by official organizations, including the creation of theater buildings and drama schools modeled on the Parisian style. The ambition of this research is to investigate the construction of the identity of Brazilian women in the First Republic period through the literary production of Júlia Lopes de Almeida. Most of the research on Lopes de Almeida focuses on the field of literature, such as the pioneering work of Leonora de Lucca, Maria Eleutério, Norma Telles, Margareth Rago, and Michele Aismar Fanin's work on the publication of six unpublished plays. My project aims to reconstruct the artist's trajectory based on the exploration of her archives, the analysis of her dramaturgies, productions, and also to deepen the knowledge of the period when the author resided in Paris (1925-1932), a period that has been little studied in research. Several of her stories were published in Parisian newspapers as well as by the Truchy-Leroy publishing house. I also intend to study what influence can be traced from French female writers in her work or her trajectory. As my research in the French press has shown, a banquet was held in her honor in Paris, which allowed her to make acquaintances with Mesdames Daniel Lesueur, GYP, Séverine, and Rachilde, personalities linked to the theater. Lopes de Almeida staged most of the female characters and dealt with fundamental subjects or very important themes such as divorce, the education of girls, maternal relationships, the abolition of slavery, etc. The selected sources to attempt to reconstruct this trajectory, full of silences and blind spots, include: 1. The private archives of Júlia Lopes de Almeida – archives at the Brazilian Academy of Letters and archives organized by her cultural heir Claudio Lopes de Almeida. 2. Collection: Julia Lopes de Almeida - Documentary dossier located at the Marguerite Durand Specialized Library (Founded in 1932 thanks to the donation of its collections to the City of Paris by the feminist journalist Marguerite Durand, the library contains rich documentation on the history of women and feminism). 3. The novels and dramaturgy of Julia Lopes de Almeida (including etiquette manuals directed at women). 4. Articles from French and Brazilian press. Describing the biography of a female author erased by the history of literature can be a complex task due to several factors that have contributed to the invisibility or marginalization of these women. When analyzing such biographies, we find a lack of sources and archives: erased female authors may have left few written traces of their lives due to gender norms and traditional roles that limited their participation in the public sphere. However, in the case of Julia Lopes de Almeida, the collection of reliable and detailed information about her life and work postdates her time because she received strong recognition during her lifetime, as we will develop in this thesis. That is to say, unlike many female authors who were neglected by their contemporaries, Julia Lopes de Almeida received strong recognition from her contemporaries. However, over time, historical narratives have contributed to her obscurity, making the reconstruction of her biography even more challenging.