Thèse en cours

Rôles et contributions du transport aérien militaire à la politique de défense française : au travers l'exemple du Transall, de sa conception à son emploi (1957-2022)

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Auteur / Autrice : Louis Devoyon
Direction : Jean marc OlivierMed Kechidi
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Hiistoire
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2023
Etablissement(s) : Université de Toulouse (2023-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (TESC)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : FRAMESPA - France, Amériques, Espagne - Sociétés, pouvoirs, acteurs (UMR 5136)

Résumé

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En comparaison de ses partenaires européens, l’Armée de l’Air française peut se targuer d’être en capacité de projeter des forces en toute autonomie sur la plupart des théâtres d’opérations. Au-delà de cette compétence, le transport aérien représente l’une des qualités de l’outil militaire français. Le savoir-faire de ses personnels (pilotes, navigants, rampants, etc.) explique pour partie cet atout, mais l’importance du matériel employé ne doit pas non plus être négligé. Si aujourd’hui l’Airbus A400M en est la pièce maîtresse, comme a pu l’être avant lui le Nord 2501 Noratlas, l'appareil ayant réalisé la plus longue carrière au sein de l’Armée de l’Air est le C160 Transall avec ses 55 ans de service. Outre leur utilité pour la logistique, un élément déterminant dans le fonctionnement des armées, l’utilisation tactique de ces appareils se révèle être un instrument au service de la politique extérieure de la France ces cinquante dernières années. L’histoire du Transall témoigne clairement de cet état de fait. Cet avion de transport militaire tactique est le fruit de la volonté commune de trois pays européens, la République fédérale allemande (RFA), l’Italie et la France, de travailler à la réalisation d’équipements militaires mutualisés à la fin des années 1950. Ce partenariat justifie la création en 1958 d’un consortium transnational baptisé « Transport Allianz » (Transall). Le prototype C160 effectue son premier vol le 25 février 1963 sur la base de Melun-Villaroche. C’est le point de départ d’un important renouvellement du parc des avions gros porteurs. Plusieurs autres dérivés sont développés par la suite. Le C160-H Astarté (Avion STAtion Relais de Transmissions Exceptionnelles) ou encore le C160-G Gabriel consacré à des missions de renseignements. Outre les bonnes dispositions du Transall pour des missions aéroportées grâce à une rampe arrière puis deux portes latérales avec système Sangles d'Ouverture Automatique (SOA), ses capacités de transport apparaissent primordiales dans la réussite du programme. Les escadrons de transport sont essentiels pour répondre aux besoins logistiques des armées, d’autant lorsqu'il s’agit de subvenir aux besoins des troupes déployées à l’étranger. Les unités de transport, équipées du Transall, ont donc participé depuis les années 1970 à toutes les opérations militaires et humanitaires extérieures de la France, soit près de 400 missions à leur actif. En ce sens, il n’est pas exagéré d’affirmer que l’emploi du transport aérien militaire, via l’engagement du Transall, a permis aux responsables politiques de bénéficier de tout un arsenal de possibilités placées au service de la diplomatie du pays. Au-delà des contributions à la politique extérieure, le Transall par l’intermédiaire de son dérivé l’Astarté tenait dans un même temps toute sa place dans le dispositif de dissuasion nucléaire français. Au terme de la carrière du C160, le temps d’investiguer en profondeur l’histoire du transport aérien militaire s’ouvre pour les chercheurs. L’étude se propose donc de dépasser les simples considérations historiques en offrant une vision plus large sur la stratégie, sur la gestion d’une telle infrastructure militaire ainsi que sur l’intérêt géostratégique du sujet. Tout cela doit nécessairement nous conduire à répondre à la question de la place du transport aérien militaire non seulement au sein de la politique de défense, mais plus largement dans la diplomatie de la France.