Les Diadoques et la mer : Chypre, enjeu de la thalassocratie antigonide et lagide (321-246)
Auteur / Autrice : | Manuel Tastayre |
Direction : | Claire Balandier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Inscription en doctorat le 24/02/2023 |
Etablissement(s) : | Avignon en cotutelle avec Université de Chypre |
Ecole(s) doctorale(s) : | Culture et Patrimoine |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire et Sources des Mondes Antiques (Lyon ; 2003-....) |
Mots clés
Résumé
Cette recherche doctorale porte sur la place qu'occupa l'île de Chypre dans les projets d'instauration d'une thalassocratie en Méditerranée orientale par les Successeurs d'Alexandre. L'importance de l'hégémonie ptolémaïque sur la mer à partir du IIIe siècle est bien connue, celle-ci ne s'instaura pas sans mal. Le contrôle de la mer a rapidement intéressé les généraux d'Alexandre III, qui se sont partagés son empire à sa mort en 323. La capacité à exercer son autorité sur la mer, passe donc par la construction d'une flotte de guerre importante. Elle permet l'intervention de l'autorité qui la possède sur tous les littoraux, ainsi que d'apporter son soutien à l'armée de terre lors du siège d'un site côtier. Elle permet aussi d'avoir la main mise sur le commerce qui passe par les ports. Cependant, la possession d'une flotte n'est pas le seul élément déterminant pour maintenir son hégémonie sur la mer. En effet, il est nécessaire de posséder des ports militaires afin de protéger les navires des intempéries, des incendies et de pourvoir à leurs réparations. Pour se faire, il faut s'assurer l'alliance de cités possédant de telles infrastructures, ou bien de les conquérir. Il est possible d'en construire de nouveaux sur des territoires possédant une topographie propice à l'installation d'un port. L'île de Chypre répond à tous ces critères, avant l'époque hellénistique. Elle possédait dès l'époque hellénistique d'importantes infrastructures portuaires, ainsi que des ressources cuprifères, et en bois employés en construction navale, qui avaient attiré les convoitises, des souverains achéménides, puis d'Alexandre, avant celles des diadoques. Les études historiques pour la période hellénistique à Chypre, s'appuyant principalement sur les sources écrites, ont souligné la thalassocratie lagide. De plus, les études historiques, et archéologiques à Chypre, ont longtemps mis de côté la période hellénistique, lui préférant celle des royaumes. L'intérêt d'étudier Chypre et la place qu'elle eue dans la lutte pour la domination de la mer à cette période, est d'autant plus fort, qu'elle ne fit pas partie des territoires que se partagèrent les successeurs du Conquérant à sa mort. L'île ne fit pas fait l'objet d'une conquête militaire, mais d'une soumission des rois locaux à Alexandre, elle ne figura pas dans les accords de Babylone, expliquant les alliances que nouèrent dans un premier temps, Antigone et Ptolémée avec les rois chypriotes. Les fouilles archéologiques récentes, ont apporté du renouveau dans nos connaissances de cette période à Chypre, et justifient de revoir l'état de nos connaissances actuelles sur l'implantation des différentes forces macédoniennes à Chypre. Cela est rendu possible par l'étude des fouilles effectuées sur les espaces littoraux de Chypre, notamment de ses ports dont les fouilles de Kition et Amathonte, nuancent l'attribution qui était faite de ces sites aux Lagides. La mise au jour du fortin hellénistique de Pyla-Vigla suit ce propos, et pousse à réviser le maillage des défenses de Chypre. C'est pourquoi je propose de contextualiser les changements qu'apporte l'occupation antigonide de Chypre et de la replacer dans le cadre plus large de leur politique maritime. Cela permettra d'éclairer dans un second temps les différences dans les choix stratégiques qu'exercèrent les Lagides à Chypre, dans le cadre de leur politique thalassocratique. Pour se faire, la présente étude ne s'appuie pas exclusivement sur les sources textuelles antiques, et s'intéresse à l'intégralité des sources à notre disposition pour traiter un tel sujet. En effet, l'approche pluridisciplinaire est la plus appropriée afin de garantir une réflexion historique la plus complète et la plus juste possible pour palier aux données lacunaires qui est l'apanage de la recherche en Histoire ancienne.