« Faire la lumière » aux racines de la transparence ? Une histoire des commissions d'enquête parlementaire sur les scandales politico-financiers français du milieu du XXe siècle. Entre l'affaire Stavisky (1934-1935) et l'affaire du vin (1946-1950).
Auteur / Autrice : | Paul Rebière |
Direction : | Frédéric Monier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2019 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Culture et Patrimoine |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Norbert Elias |
Mots clés
Résumé
De nos jours, la transparence est une thématique incontournable de la vie politique en France. Elle était le cheval de bataille de François Hollande lors de sa campagne présidentielle de 2012 et fut reprise par Emmanuel Macron sous un autre auspice, celui de la « moralisation de la vie politique », suite aux scandales ayant entaché des candidats des élections de 2017. Plus encore, le concept semble devenu l'armature principale de la lutte contre la corruption, si l'on en croit l'ONG Transparency International France. Quant à l'historien et sociologue Pierre Rosanvallon, la transparence s'apparente désormais à la définition du « bon gouvernement ». Le concept est, en France, né à la fin des années 80, durant le premier septennat de François Mitterrand. Concluant presque vingt ans de débats à l'Assemblée nationale sur « l'argent de la politique », la loi dite de « transparence financière de la vie politique » est votée le 11 mars 1988 à la suite d'une crise politique que subit le Parti Socialiste. Aux prémices de ce que l'on nomma plus tard « l'affairisme rose », c'est le scandale Luchaire qui met dans l'embarras un président en fin de premier mandat, soumis à la cohabitation, et à quelques semaines des législatives. La loi, qui entend réglementer le financement des « partis et groupements politiques » et celui des campagnes électorales pour la députation, est indéniablement une réponse aux crises de confiance qui ponctuent l'histoire des Républiques française. Pourtant, une attention profonde portée à l'histoire du XXe siècle fait apparaître une préoccupation grandissante de la question de « Lumière ». Dans le sillons des grands scandales de la républiques, le besoin de savoir de l'opinion s'apparente la volonté de justice générale. Aussi, les commissions d'enquête, dans leur propension publicitaire à produire de la clarté, deviennent un véritable enjeu de contrôle. Contrôle des institutions par les représentants du peuple, et des commissaires par les citoyen à travers le prisme déformant des organes de presse. Dans se rapport de force entre contrôlé et contrôleur, observé et observateur, peut-on y voir les racines de ce que l'on nomma plus tard « la transparence » ?