Thèse en cours

Contrôle cognitif et sélection de l'information : neuromodulation de la capture attentionnelle

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Auteur / Autrice : Eva Masse
Direction : Anna Montagnini
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie-Santé - Spécialité Neurosciences
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2021
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ONERA - Département Traitement de l'information et systèmes

Résumé

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Afin de produire un comportement adapté, le pilote doit sans cesse traiter les informations présentes dans son environnement. Dans le même temps, les évolutions technologiques introduites dans les cockpits modernes ont généré une multiplication des informations à traiter par l'opérateur humain. Face à la complexité et la quantité des informations auxquelles il est exposé, le pilote doit alors être capable de se focaliser sur les informations pertinentes à la réalisation des opérations et à la sécurité du vol, tout en inhibant les informations non pertinentes, dites distractives. En d'autres termes, le pilote doit être capable d'optimiser l'utilisation de ses ressources cognitives, capacité qui repose sur des fonctions cognitives regroupées sous le terme de contrôle cognitif. Nous savons aujourd'hui que les informations distractives qui capturent l'attention visuelle ralentissent la réponse aux stimuli pertinents et sont potentiellement source d'erreur. D'autre part, la saillance des distracteurs présents dans l'environnement détermine l'impact de la capture attentionnelle sur la performance. Dans ce contexte, ce projet de thèse vise (1) à mieux comprendre les conditions contextuelles qui rendent un stimulus saillant, (2) à explorer l'impact de techniques de stimulation cérébrale pour optimiser ce contrôle cognitif. En particulier, des techniques de stimulation cérébrale non invasive seront utilisées afin de moduler l'activité cérébrale pendant l'exécution d'une tâche cognitive spécifiquement planifiée pour induire une capture attentionnelle et diminuer l'impact des distracteurs sur cette capture attentionnelle. Des études récentes ont montré que les distracteurs environnementaux ne capturent pas l'attention visuelle avec la même intensité (Gong et al., 2020) et que la capture de l'attention visuelle peut avoir des effets qui perdurent dans le temps (Lega et al., 2020). Les stimuli nouveaux et inattendus capturent l'attention (Ernst et al., 2020) et engendrent une inhibition globale des actions en cours (Wessel et Aron, 2013). Lors de cette thèse, nous voudrions (i) moduler l'intensité avec laquelle des distracteurs peuvent capturer l'attention visuelle (e.g. stimulus nouveau ou familière, stimulus qui a précédemment requit une réponse ou la suppression d'une réponse, stimulus précédemment associé à une récompense ou pas) et (ii) tester les effets de cette capture dans un contexte de sélection d'un stimulus qui nécessite l'exécution ou l'inhibition d'une réponse (tâche de Go/No-Go). Une analyse fine du comportement et des mouvements oculaires (e.g. Montagnini & Chelazzi, 2009) tout le long de la phase de test nous permettra de déterminer la durée de cette capture attentionnelle pour chaque type de distracteurs et leur influence sur un comportement de sélection et contrôle des réponses. Les techniques de stimulation cérébrale non invasive peuvent être efficacement utilisées pour augmenter (van Koningsbruggen MG, Ficarella SC et al., 2016) ou réduire (Lega et al., 2019 ; 2020) la capture de l'attention réalisée par les distracteurs. Nous proposons (iii) d'utiliser ces techniques de modulation de l'activité cérébrale, dans le cadre d'un entraînement répétitif sur plusieurs jours, pour obtenir des effets positifs sur l'attention visuelle de plus longue durée. Le couplage de la stimulation cérébrale non-invasive avec l'exposition répétitive à des tâches cognitives (Herpich et al., 2019) ou sensorimotrices (Zhuang et al., 2020) peut induire des effets comportementaux de longue durée qui nécessiteraient, autrement, un entraînement nettement plus chronophage. Les résultats de cette étude aideront à la compréhension de l'interaction entre les mécanismes cérébraux d'inhibition attentionnelle et les mécanismes de contrôle de l'action, et pourraient poser les bases d'un protocole visant à l'amélioration de la performance dans les activités complexes, telle que le pilotage d'avion et d'hélicoptère.