Thèse en cours

Dynamique de compétition entre le césium et le strontium dans les systèmes sol-plante : Vers une optimisation de la phytostabilisation par Cannabis sativa

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AttentionLa soutenance a eu lieu en 2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Jean Latrille
Direction : Nathalie Leonhardt
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie-Santé - Spécialité Biologie Végétale
Date : Soutenance en 2024
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : BIAM - Institut de Biosciences et Biotechnologies d'Aix-Marseille - CEA/CNRS/AMU
Equipe de recherche : BIAM - PEPSS - Plant Environmental Physiology and Stress Signaling
Jury : Président / Présidente : Anne-Aliénor Very
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Leonhardt, Jean-Yves Cornu, Christelle Latrille, Lydie Le forestier, Sébastien Thomine
Rapporteur / Rapporteuse : Lydie Le forestier, Sébastien Thomine

Résumé

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Les isotopes radioactifs du césium (Cs) et du strontium (Sr) sont des contaminants majeurs des sols à la suite d’accidents nucléaires. La remédiation de ces sols peut être envisagée via des techniques de phytostabilisation, dans lesquelles les plantes sont sélectionnées pour leurs capacités à limiter la lixiviation des contaminants vers les eaux souterraines et leur transfert vers les parties aériennes. La phytostabilisation permet une valorisation des zones contaminées par la production végétale d’intérêt agro-industriel (Cannabis sativa). Cependant il existe peu de données suffisantes dans la littérature sur la capacité de ces plantes pour des techniques de phytostabilisation. L’évaluation de ces techniques repose sur des modèles prédictifs nécessitant une compréhension fine des processus impliqués, notamment dans le cas de contaminations multi-élémentaires. Le processus d’échange d’ions à l’interface solide/solution joue un rôle clé dans la rétention du Cs et du Sr, tandis que l’absorption des cations par la plante se fait via des systèmes de transport spécifiques. Cette étude explore les effets d’une contamination simultanée en Cs et Sr sur les processus de rétention dans les sols et d’absorption chez Cannabis sativa. Une démarche pas à pas a été adopté pour discrimer les processus mis en jeu et la contribution des différentes phases du sol. Cette étude s’appuie sur la modélisation de l’adsorption de Cs et de Sr par le modèle MSIE (Multisite Ion Exchange) et une approche additive. Les résultats montrent une compétition entre ces éléments spécifiquement à faibles concentration, et selon leurs sélectivités vis-à-vis des sites de sorption. Les carbonates influencent indirectement la sorption de Cs et de Sr en régulant les équilibres entre la pCO2, la calcite et le pH, alors que la matière organique n’a pas d’effet significatif sur la sorption de Cs et de Sr. L’absorption du Cs et du Sr a été étudié chez Cannabis sativa par une description macroscopique des systèmes de transport suivant des cinétiques de Michaelis-Menten. Contrairement aux résultats de la littérature, le Cs n’est pas absorbé par les transporteurs de haute affinité du K, mais par un système de transport de plus faible affinité. Pour le Sr, son système de transport diffère de celui du Ca. Les études de compétition ont montré que le Cs et le K sont des ions compétiteurs, tandis que le Ca et le Sr ne le sont pas. De plus, la présence simultanée de Cs et de Sr n’a pas d’effet sur leur absorption respective, indiquant une absence de compétiteurs à ce niveau. Ces résultats mettent en évidence les effets compétitifs dans les processus de sorption et d’absorption dans la rhizosphère, tout en soulignant le potentiel de Cannabis sativa pour des applications de phytostabilisation dans des sols contaminés.