Thèse en cours

Etude du risque de lassitude vis-à-vis de la prophylaxie pré-exposition au VIH ou PrEP fatigue chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes : des facteurs individuels aux facteurs structurels.

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Auteur / Autrice : Clément Boutet
Direction : Luis Sagaon Teyssier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie-Santé - Spécialité Recherche Clinique et Santé Publique
Date : Inscription en doctorat le 01/12/2023
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Marseille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : SESSTIM - Sciences Economiques & Sociales de la Santé et Traitement de l'Information Médicale
Equipe de recherche : SESSTIM - E2 - SanteR.Com - Santé, Territoires et Recherche Communautaire

Mots clés

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Résumé

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Ce projet de thèse vise à étudier le risque de lassitude vis-à-vis de la prophylaxie pré-exposition ou PrEP fatigue chez les HSH en France. Il s'agira d'identifier les différents profils d'utilisation de la PrEP au cours du temps et leurs dynamiques, de caractériser la PrEP fatigue, de détailler les facteurs structurels, individuels et sociaux associés au risque de PrEP fatigue. Les perceptions des différents acteurs (médecins, communautaires, preppeurs de l'étude Prévenir et en dehors de la cohorte) concernant les barrières et les leviers en lien avec l'offre de PrEP seront également étudiées. La PrEP est au coeur des stratégies de lutte contre le VIH depuis 2012 et la validation de son usage par l'OMS. En France, la PrEP, sous sa forme globale - traitement et suivi trimestriel - est un dispositif central des politiques de lutte contre le VIH. Toutefois, les études de modélisation montrent que l'impact de la PrEP ne pourra être efficace que si elle est largement distribuée et si les personnes respectent une observance tant qu'elles demeurent exposées au risque d'acquisition du VIH. Des études documentent les facteurs qui favorisent la PrEP fatigue aux niveaux individuel (évolution de la perception du risque d'acquisition du VIH, peur des effets indésirables), social (stigmatisation - anticipée ou réelle - des preppeurs, instabilité professionnelle) et structurel (localisation et type des structures dispensant la PrEP, temps d'attente chez les médecins). Toutefois, rares sont les études sur la PrEP avec un suivi de plus de deux ans, ou prenant en compte le point de vue des praticiens et des preppeurs, ou encore celles tenant compte des preppeurs au sein d'une cohorte et en dehors. Mieux saisir les profils d'utilisation de la PrEP dans leur intégralité peut fournir des informations importantes pour adapter les offres de prévention et de prise en charge aux différents profils. Ce projet de thèse s'appuiera pour son volet quantitatif sur les données longitudinales de la cohorte ANRS-Prévenir qui offrent une opportunité unique d'étudier le phénomène de PrEP fatigue dans sa globalité. Les données des questionnaires de suivi de l'étude Prévenir seront exploitées. Des analyses de transitions latentes seront mobilisées pour identifier des sous-groupes d'utilisation de la PrEP au sein de la cohorte. Cette première étape permettra d'avoir un premier aperçu des groupes définis par les profils d'utilisation de la PrEP, de caractériser les groupes et d'estimer les facteurs associés aux transitions des participants entre les différents profils. Les résultats de ces analyses guideront la mise en oeuvre de modèles de durée paramétriques avec la possibilité de spécifier des risques compétitifs en fonction des transitions observées préalablement. D'autre part, l'approche qualitative sera organisée en 3 phases successives : consulter les forums dédiés à la PrEP ; élaborer des guides d'entretien ; et mener entretiens individuels semi-directifs auprès de soignants de l'étude Prévenir, de perdus de vue et de preppeurs en dehors de la cohorte (e.g. Cegidds et médecine de ville). Ce matériel sera analysé par une approche thématique. Les analyses produites dans le cadre de ce projet permettront de détailler les profils d'utilisation de la PrEP au sein de la cohorte ANRS-Prévenir et de spécifier chaque profil en lui associant des facteurs individuels, structurels et sociaux. Les résultats viseront donc à orienter plus efficacement la prise en charge des acteurs communautaires et de la santé publique et contribueront à aiguiller les populations à risque d'acquisition du VIH vers le/les outils de prévention du VIH les plus adaptés à leurs profils et l'évolution de leurs trajectoires de vie.