Mise en uvre d'une approche Monte-Carlo et d'une analyse de sensibilité pour l'optimisation du réseau de mesure géodésique du projet SOLEIL II
Auteur / Autrice : | Youen Delalande |
Direction : | Stéphane Durand |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences pour l'ingénieur spécialité Métrologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/02/2024 |
Etablissement(s) : | Paris, HESAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences des métiers de l'ingénieur |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : GeF - Laboratoire Géomatique et Foncier |
établissement de préparation de la thèse : Conservatoire national des arts et métiers (France) |
Résumé
Situé au cur du campus universitaire de Paris-Saclay, le synchrotron SOLEIL se prépare à une évolution majeure de sa machine et de ses lignes de lumière. Ce projet, connu sous le nom de SOLEIL II, vise à fournir une source de rayonnement synchrotron de 4ème génération d'ici à la fin de l'année 2030. Avec une émittance de 85 pm.rad, 50 fois plus petite que l'anneau actuel, l'alignement du nouvel anneau de stockage va soulever d'importantes questions techniques et problématiques. En effet, les simulations effectuées par les physiciens ont montré que les poutres de l'anneau de stockage et la plupart des aimants sur ces poutres devront être alignés transversalement avec une tolérance de plus ou moins 50 µm. Pour les composants plus spécifiques tels que les aimants positionnés de part et d'autre d'une section droite, la tolérance d'alignement est réduite à plus ou moins 20 µm. Enfin, la tolérance pour les 354 m de circonférence de la machine devra être de plus ou moins 2 mm. Ces tolérances à ne pas dépasser pour l'alignement représentent donc un défi majeur auquel la thèse va essayer de répondre. L'alignement de SOLEIL II sera principalement effectué à l'aide de laser de poursuite dont l'incertitude instrumentale élargie à k=2 affichée par le fabricant est de 15 µm + 6 µm/m. Cela implique donc que les tolérances de plus ou moins 50 µm ne pourront être respectées que dans certaines conditions très spécifiques. Cependant, pour les tolérances de plus ou moins 20 µm définies sur les composants les plus sensibles, les limites communément admises pour l'instrument devront être repoussées et le processus de mesure optimisé. Afin d'aligner les différents composants de la future machine les uns par rapport aux autres, il faut au préalable déterminer la position de tous ces éléments avec exactitude. Pour cela, un survey de la machine est obligatoire. Les erreurs d'alignement vont dépendre en grande partie des erreurs de mesures faites lors du survey de la machine. Il est donc important d'identifier et de quantifier les nombreux paramètres qui exerceront une influence sur l'incertitude finale du survey. Ces paramètres peuvent être liés aux instruments utilisés, à l'environnement dans lequel ils sont utilisés, à la stabilité dimensionnelle et géométrique de la machine, ou encore à la méthodologie utilisée. Ainsi, pour ne pas dépasser les tolérances pour l'alignement de la future machine, il faut prendre en compte et évaluer l'influence de tous les paramètres qui vont agir sur l'incertitude finale du survey. L'objectif est de faire un bilan d'incertitudes métrologique, d'identifier toutes les sources d'erreurs et de quantifier leur contribution. Tous les paramètres exerçant une forte influence sur un survey doivent être parfaitement identifiés et contrôlés pour maintenir un faible niveau d'incertitude de mesure. C'est sur ce point spécifique que la thèse est focalisée. L'objectif principal est d'identifier la meilleure stratégie de mesure pour la future machine en optimisant certains paramètres tels que le nombre de laser de poursuite utilisés, le nombre de points fixes sur les murs et leurs positions, le nombre de stations et leurs positions, la plage de mesure, le nombre de répétitions de ces mesures, la durée du processus de mesure, etc. Bien qu'une approche expérimentale soit envisageable pour cette optimisation, elle reste malgré tout difficile à mettre en uvre, notamment en raison du grand nombre de scénarios à tester directement sur la machine. C'est pour cette raison que l'approche envisagée lors de la thèse consiste à modéliser le processus de mesure, ce qui implique de définir les paramètres d'entrée. Ce modèle sera alimenté par des données expérimentales. Il sera ensuite utilisé pour effectuer des simulations de surveys et ainsi identifier la meilleure stratégie de mesure pour la future machine.