Thèse en cours

Modélisation du transfert des radionucléides dans les réseaux trophiques en Méditerranée

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AttentionLa soutenance a eu lieu en 2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Thomas Seyer
Direction : Sabine Charmasson
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de l'environnement: Océanographie
Date : Soutenance en 2024
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Environnement (Aix-en-Provence ; 1996-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IRSN Cadarache
Jury : Président / Présidente : Melika Baklouti
Examinateurs / Examinatrices : Sabine Charmasson, Marc MéTIAN, Paco Bustamente, Claude Estournel
Rapporteur / Rapporteuse : Marc MéTIAN, Paco Bustamente

Résumé

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Les accidents de Tchernobyl et Fukushima ont entrainé un regain d’intérêt pour la radioécologie de la part de la communauté scientifique mondiale et une volonté des instances du nucléaire d’être en capacité de modéliser la dispersion des radionucléides dans les écosystèmes susceptibles d’être exposés à des rejets maitrisés ou accidentels. Ce travail de thèse s’inscrit dans cette démarche, avec pour objectif de simuler le devenir du 137Cs dans le golfe du Lion (Méditerranée Nord-Ouest) dans le cadre de scénarios d’accidents nucléaires survenant le long du Rhône au travers d’une approche écosystémique. Pour ce faire, la suite de logiciels Ecopath with Ecosim, Ecospace et Ecotracer a été utilisée. Ecopath a permis de développer un modèle écotrophique du Golfe du Lion, baptisé GOLEM (Gulf Of Lion Ecopath Model). Particulièrement détaillé, notamment concernant les invertébrés, il est composé de 66 groupes vivants (68 en comptant les détritus et les rejets de pêche) représentant 99% de la biomasse dans la zone modélisée, à savoir le plateau continental du golfe du Lion entre 0 et 200m de profondeur. Les modules Ecosim et Ecospace ont été implémentés afin de produire un modèle dynamique et spatialisé et le module Ecotracer, dédié à l’étude de contaminants, a été paramétré pour le 137Cs. Chaque module, nécessaire au développement d’un modèle radioécologique, a produit des résultats intermédiaires d’intérêts. Notamment, l’étude des effets de l’arrêt des pêches, attendue en cas d’accident nucléaire, a montré que 10 groupes présentent des variations de biomasse supérieures à 10%, D. labrax et les baudroies étant les plus impactés. La simulation a montré des effets à long terme, même après la reprise des pêches. Une fois GOLEM opérationnel, 4 scénarios accidentels ont été simulés, différant par la période de rejet (été ou hiver) et la durée du rejet (courte ou longue). Ces simulations ont produit une grande quantité de données qui ont été analysées par le biais de divers indicateurs. Ils ont mis en évidence des mécanismes de grande échelle, comme l’influence de la saison du rejet sur le temps durant lequel les concentrations en 137Cs des groupes se situent au-dessus de certains seuils de contamination ou bien de la durée du rejet sur les concentrations maximales atteintes en 137Cs par les groupes de haut niveau trophique. Une légère biomagnification du 137Cs a été constatée en situation d’équilibre. L’étude de ces indicateurs a également permis de comprendre des phénomènes plus spécifiques, telle que l’influence des apports trophiques dans la concentration particulièrement élevée en 137Cs du microzooplancton en hiver et la dépuration lente des raies. GOLEM s’avère donc en mesure de simuler le devenir du 137Cs dans le golfe du Lion de façon crédible et détaillée. Néanmoins, des points peuvent être améliorés : certains par l’acquisition de données supplémentaires (biomasse et paramètres de transfert en particulier), et d’autres, plus complexes, nécessiteraient un travail conjoint avec les développeurs, notamment pour l’intégration de la dimension verticale. D’autres utilisations de GOLEM sont également envisagées, soit avec d’autres contaminants, soit pour des problématiques différentes, comme la gestion des pêches.