La vision du monde des élites cambodgiennes sous les règnes de Monivong (r. 1927-1941) et de Sihanouk (r. 1941-1955) à travers l’hebdomadaire Nagara Vatta (1936 –1945)
| Auteur / Autrice : | Oudom Heng |
| Direction : | Michel Rethy Antelme |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Histoire, sociétés et civilisations |
| Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2023 |
| Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (1997-... ; Paris) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Notre objet de recherche est d’étudier systématiquement le contenu et la réception, au sein d’une opinion publique émergente, du journal Nagara Vatta, le premier hebdomadaire d’information imprimé en langue khmère par des Cambodgiens sous le régime du Protectorat français (1863-1953). Entre 1936 et 1945, avec une interruption de trois ans entre 1943 et 1945 du fait d’une censure de la part des autorités françaises, ce journal a grandement contribué à façonner l’imaginaire des élites administratives et politiques des règnes de Monivong (r. 1927-1941) et Sihanouk (r. 1941-1955). Considéré à raison par l'historiographie comme le berceau idéologique du nationalisme cambodgien et de l’anti-colonialisme, il n’a pourtant jamais reçu l’attention qu’il mérite et constitue ainsi le chaînon manquant de l’histoire intellectuelle et politique du Cambodge contemporain. Quelle vision du monde précise (géopolitique, politique, économique, mais aussi culturelle) véhiculait les fondateurs et les rédacteurs de Nagara Vatta, dans quelles mesures cette vision du monde a pu varier au cours d’une décennie riche en événements politiques (changement de règne, première manifestation anti-coloniale, occupation japonaise et coup de force japonais, retour de la France en Indochine, etc.) et dans quelle mesure elle a pu trouver un public réceptif parmi l’élite cambodgienne. Telles sont les trois questionnements que nous aurons à cœur d’élucider en dépouillant les quelques 300 numéros de cet hebdomadaire mais aussi en enquêtant sur la biographie des cadres de cet organe de presse dans les archives coloniales aussi bien qu’en interrogeant leurs descendants encore vivants.