Mémoire, spatialisation et dyslexie

Memory, Spatialization and Dyslexia

• Auteur / Autrice : Samantha Hurtado woenckhaus
• Direction : Fabien Mathy
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Psychologie
• Date : Inscription en doctorat le 01/01/2024
• Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : BASES, CORPUS, LANGAGE

Mots clés

Mots clés libres

Spatialisation

SPoARC

Effet de répétition de Hebb

Dyslexie

Mémoire de travail

Mémoire à long terme

Spatialization

SPoARC

Hebb-Repetition Effect

Dyslexia

Working Memory

Long-Term Memory

Résumé

Cette proposition de recherche vise à explorer la relation complexe entre la spatialisation dans la mémoire, l'effet d'association spatial–positionnelle des codes de réponse (effet SPoARC), l'apprentissage répétitif Hebb et la dyslexie. La spatialisation, observée principalement chez les Occidentaux, consiste à représenter mentalement des éléments dans une séquence de gauche à droite, comme étudié dans le contexte de la mémoire de travail (Shaki & Fischer, 2009 ; van Dijck & Fias, 2011). Malgré des recherches approfondies, l'origine de cette organisation de gauche à droite reste floue (Guida et al., 2018). L'hypothèse du tableau blanc mental (Abrahamse et al., 2014) suggère un lien fort entre notre capacité à se souvenir de l'ordre des informations et notre attention à l'espace, suggérant que la mémoire de travail repose sur la création de repères de position, l'utilisation de l'attention spatiale interne et la récupération d'informations nécessaires. L'effet SPoARC illustre que les temps de réponse varient en fonction de la position de l'élément, avec des réponses plus rapides de la main gauche pour les éléments plus tôt et des réponses plus rapides de la main droite pour les éléments plus tard. En revanche, l'effet de répétition Hebb examine comment la présentation répétitive du matériel influence la consolidation spatiale de la mémoire sur des périodes prolongées (Hebb, 1961). Ce projet vise à combler le fossé entre les processus de mémoire à court et à long terme, en examinant l'évolution temporelle de l'effet SPoARC, l'impact de la dyslexie sur les processus de spatialisation et l'effet de l'apprentissage répétitif Hebb sur la spatialisation. L'étude avance l'idée que l'apprentissage répétitif Hebb contribue au processus de regroupement, modifiant l'effet de spatialisation au fil du temps. Le regroupement, observé dans la répétition d'éléments tels que l'acronyme XYZ, est exploré dans le contexte de la dyslexie, une condition neurodéveloppementale liée à des déficits de la mémoire de travail visuospatiale (Vidyasagar & Pammer, 1999). Cette connexion suscite des questions intrigantes sur le rôle potentiel de la spatialisation dans les difficultés de lecture. Les hypothèses suggèrent que l'effet SPoARC diminue au fil du temps en raison du regroupement, que la spatialisation favorise la consolidation de la mémoire à long terme, que les personnes dyslexiques présentent un déficit de spatialisation et que la gravité de la dyslexie est corrélée à un apprentissage Hebb altéré. En examinant la dyslexie, la recherche vise à élucider comment la mémoire à long terme affecte la spatialisation et à approfondir la compréhension de l'interaction entre la mémoire spatiale, les déficits phonologiques et les troubles du langage. L'objectif global est d'étudier le continuum entre les processus de mémoire à court et à long terme, offrant des éclairages sur l'adaptabilité et la persistance des représentations de la mémoire spatiale au fil du temps. Les résultats pourraient avoir des implications pour des interventions éducatives adaptées aux personnes dyslexiques et contribuer à une compréhension nuancée des facteurs multifacettes influençant les troubles du langage.

This research proposal seeks to explore the intricate relationship between spatialization in memory, the spatial–positional association of response codes (SPoARC) effect, Hebb repetition learning, and dyslexia. Spatialization, predominantly observed in Westerners, entails mentally representing items in a left-to-right sequence, as studied in the context of working memory (Shaki & Fischer, 2009; van Dijck & Fias, 2011). Despite extensive investigation, the origin of this left-to-right organization remains unclear (Guida et al., 2018). The Mental Whiteboard Hypothesis (Abrahamse et al., 2014) posits a strong link between our ability to remember the order of information and our attention to space, suggesting that working memory relies on creating position markers, utilizing internal spatial attention, and retrieving necessary information. The SPoARC effect illustrates that response times vary based on item position, with faster left-hand responses for earlier items and faster right-hand responses for later items. On the other hand, the Hebb repetition effect examines how repetitive material presentation influences spatial memory consolidation over extended periods (Hebb,1961). This project aims to bridge the gap between short-term and long-term memory processes, investigating the temporal evolution of the SPoARC effect, the impact of dyslexia on spatialization processes, and the effect of Hebb repetition learning on spatialization. The study posits that Hebb repetition learning contributes to the chunking process, altering the spatialization effect over time. Chunking, seen in the repetition of items like the acronym XYZ, is explored in the context of dyslexia, a neurodevelopmental condition linked to deficits in visuospatial working memory (Vidyasagar & Pammer, 1999). This connection prompts intriguing questions about the potential role of spatialization in reading difficulties. The hypotheses suggest that the SPoARC effect diminishes over time due to chunking, spatialization aids long-term memory consolidation, dyslexic individuals exhibit a spatialization deficit, and the severity of dyslexia correlates with impaired Hebb learning. By examining dyslexia, the research aims to elucidate how long-term memory affects spatialization and to deepen understanding of the interplay between spatial memory, phonological deficits, and language disorders. The overarching goal is to study the continuum between short-term and long-term memory processes, offering insights into the adaptability and persistence of spatial memory representations over time. The results could have implications for educational interventions tailored to individuals with dyslexia and contribute to a nuanced understanding of the multifaceted factors influencing language disorders.