La représentation de la montagne chez les humanistes européens : Sources et renouveaux d'une symbolique au tournant du XVIe siècle

The representation of mountains by European humanists: Sources and renewal of a motif at the turn of the 16th century

• Auteur / Autrice : Claire Absil
• Direction : Virginie Leroux, David Amherdt
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Etudes latines
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2023
• Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs et pratiques du Moyen Âge à l'époque contemporaine
• Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : EPHE PARIS

Mots clés

Mots clés libres

Montagne

Néo-latin

Humanisme

Littérature

Mountain

Neo-latin

Humanism

Literature

Résumé

On a souvent coutume de considérer que c'est au XVIIIe siècle que naît une littérature montagnarde spécifique, qui n'aurait pas existé auparavant. A la suite de Burke puis de Kant , plusieurs écrivains se seraient soudainement intéressés au sentiment ambivalent que font naître les monts : une sorte de « terreur délicieuse » , aussi appelée « sublime ». C'est seulement alors qu'on aurait commencé à se tourner vers les hauteurs. Pourtant, dans les faits, dès le XVIe siècle, se constitue une littérature se concentrant sur les montagnes, à plusieurs endroits en Europe, notamment en Suisse et en Italie, chez des auteurs qui écrivent principalement en latin. A travers leurs écrits, scientifiques, littéraires, historiques, s'élabore peu à peu une nouvelle conception de la montagne, vue comme nouveau terrain d'expérimentations et comme source de nouvelles inspirations. Dans un mouvement ascensionnel et conquérant, fondé à la fois sur l'expérience concrète de la montagne et sur les livres des Anciens, s'opère une véritable « révolution verticale » (Stéphane Gal). C'est à cette nouvelle représentation de la montagne que nous nous intéresserons, en accordant une importance particulière aux symboliques qui lui sont associées, et ce, dès l'Antiquité.

It is often said that the 18th century saw the birth of a specific mountain literature that had not existed before. According to this widely accepted opinion, following in the footsteps of Burke and then Kant, a number of writers suddenly became interested in the ambivalent feeling that mountains give rise to: a kind of "delicious terror", also known as the "sublime" ; it was only then that people began to turn to heights. In fact, however, from the 16th century onwards, a body of literature focusing on mountains began to appear in several parts of Europe, particularly in Switzerland and Italy, with authors writing mainly in Latin. Through their scientific, literary and historical writings, they gradually developed a new concept of the mountains, seen as a new terrain for experimentation and a source of new inspiration. In a movement of ascent and conquest, based both on concrete experience of the mountains and on the books of the Ancients, a veritable "vertical revolution" (Stéphane Gal) took place. It is this new representation of the mountain that we will be looking at, with particular emphasis on the symbolism associated with it, from Antiquity onwards.