Thèse en cours

Matériaux innovants à base de bois et d'extractibles poly-phénoliques ou résiniques

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Auteur / Autrice : Joao Dorini falavinha
Direction : Christine Charbonnier-GérardinPedro Henrique Gonzalez de cademartori
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences du Bois et des Fibres
Date : Inscription en doctorat le 09/01/2024
Etablissement(s) : Université de Lorraine en cotutelle avec Université Fédérale du Parana
Ecole(s) doctorale(s) : SIMPPÉ - SCIENCES ET INGENIERIES DES MOLECULES, DES PRODUITS, DES PROCEDES ET DE L'ÉNERGIE
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LERMAB - Laboratoire d'Études et de Recherche sur le Matériau Bois
Equipe de recherche : Axe Valorisation Chimique, Energie et Procédés

Mots clés

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Résumé

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Le bois est en effet un matériau de plus en plus utilisé dans le domaine de la construction mais également dans de nombreux autres domaines. Le bois est un polymère biodégradable, pouvant présenter une sensibilité face à de nombreux micro-organismes, dont les champignons de pourriture mais également les insectes tels que les termites, ce qui constitue un inconvénient majeur pour son utilisation dans des conditions extérieures. En l'absence de durabilité naturelle, un traitement de préservation est donc indispensable pour obtenir la durabilité nécessaire à son utilisation. Jusqu'à présent, la plupart des traitements de préservation ont consisté à imprégner le bois de substances biocides, bien souvent d'origine pétrochimique. Cependant, il faut noter que de nombreux produits ont été interdits ces dernières années en raison de leur toxicité et de leur origine fossile. Au vu des directives dans ce domaine (directive biocide, lois sur l'air notamment), il est urgent et inévitable de trouver et de développer des alternatives pour la protection du matériau bois, notamment pour des utilisations dans des conditions extérieures, soumis aux intempéries. Ceci est d'autant plus vrai que la réglementation risque de restreindre de plus en plus le spectre des molécules autorisées pour ce type d'application. Deux pistes de traitements du bois font l'objet actuellement de nombreuses études : la modification chimique du bois telle que la furfurylation par polymérisation de l'alcool furfurylique in situ ou le traitement thermique. Dans ce cadre, notre objectif est de concevoir un composite bois original en associant à la furfurylation du bois, des tannins pour obtenir une résine furanique. Dans cette étude, nous souhaitons utiliser les tannins comme agents de réticulation mais aussi comme co-monomères pour réduire la quantité d'alcool furfurylique nécessaire pour une bonne protection du matériau mais également pour augmenter l'interaction avec le bois et conférer des propriétés antioxydantes par le biais des fractions phénoliques. Les tannins étant des oligomères réticulés, ils devraient permettre également d'obtenir une meilleure stabilité dimensionnelle du matériau bois. Nous envisageons de compléter l'étude par une copolymérisation de l'alcool furfurylique avec des tannins fonctionnalisés pour produire un composite bois-polymère hydrophobe et avec une activité antifongique accrue. L'étude sera ainsi étendue au greffage d'acides résiniques comme l'acide abiétique ou déhydroabiétique, issus du gemmage d'essences résineuses, afin d'apporter une autre source d'hydrophobie au matériau ainsi que des propriétés antifongiques ou répulsives aux insectes supérieures. Les tannins condensés ou les tannins hydrolysables sont des molécules aisément extractibles à partir de poudre de la biomasse lignocellulosique. Ce sont des molécules polymérisables et faciles à fonctionnaliser. L'utilisation de composés poly-phénoliques, connus pour être impliqués dans la durabilité du bois, peut s'avérer être une voie intéressante pour conférer une durabilité aux espèces sensibles aux attaques biologiques et à la détérioration. Grâce à leurs propriétés antioxydantes, les polyphénols peuvent en effet interférer avec les mécanismes biochimiques utilisés par les champignons pour dégrader le bois. Le fait d'être rendus hydrophobes devrait limiter l'absorption d'eau permettant une bonne stabilité dimensionnelle du matériau et présenter des conditions défavorables au développement des microorganismes. Par ailleurs, l'industrie de la première ou deuxième transformation du bois, génère chaque année un volume considérable de déchets qui sont actuellement soit recyclés pour servir d'autres industries. La valorisation de ces sous-produits par l'exploitation des métabolites secondaires comme les tannins facilement extractibles du bois pourrait donc s'avérer un plus pour la filière bois.