Thèse en cours

Quand l'animal non humain devient sensible...

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Auteur / Autrice : Laetitia Servais
Direction : Arnaud Lami
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : En droit spécialité Droit privé
Date : Inscription en doctorat le 21/11/2023
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Sciences Juridiques et Politiques (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ADES - Anthropologie bio-culturelle, Droit, Ethique et Santé

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Il conviendra de faire suite à la Loi n°2015-177 en date du 16 février 2015 dite Loi relative à la modernisation et à la simplification du droit qui a modifié le régime juridique de l'animal dans le Code Civil et a donné naissance au nouvel article 515-14 aux termes duquel : « les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens. » Cet article rappelant pour sa première partie l'article 9 de la Loi n°76-629 en date du 10 juillet 1976, codifié à l'article L 214-1 du Code Rural aux termes duquel : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ». Certes la Loi de 2015, tout comme la Loi de 1976, font de l'animal un « être sensible », mais sans pour autant définir les contours de cette notion. Ainsi, la jurisprudence devra-t-elle le faire…et cela ne sera pas chose facile. A mon sens, seul un travail pluridisciplinaire et une coopération entre professionnels du droit et scientifiques au sens large (biologistes, neurologues, psychanalystes, zoologistes, éthologues, sémiologistes, etc), sans oublier les professionnels des animaux pour leurs expériences de terrain évidemment, permettront de donner du sens et de l'efficience aux articles précités en ce qu'ils qualifient l'animal d'être sensible. Que devra plaider l'Avocat pour convaincre le Juge ? Quels discours devront d'ailleurs tenir les défenseurs de la cause animale afin de faire évoluer les mœurs, évolution préalable nécessaire à l'évolution du Droit ? Plutôt que de plaider « l'anthropomorphisme » ou encore de discourir pour certains jusqu'à la violence, pourquoi ne pas plaider, à titre d'exemple, les paradigmes scientifiques prouvant de manière certaine que les animaux possèdent tous la cognition voire même la métacognition pour certains ? Ou encore que tous les mammifères vertébrés disposent des outils organiques et chimiques à la formation des émotions ? De la définition juridique de la notion d'« être sensible » qui sera faite avec l'aide de l'outil scientifique découlera une avancée éthique, judiciaire et réglementaire certaine.