Thèse en cours

Famille en grève de 1963 à nos jours

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Auteur / Autrice : Camille Feinte
Direction : Fanny GallotCédric Lomba
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire
Date : Inscription en doctorat le 01/01/2024
Etablissement(s) : Paris 12
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CRHEC - Centre de recherche en histoire européenne comparée

Mots clés

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Résumé

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Tenir une grève dans le temps implique un ensemble d'actes de solidarité entre les différents acteur-ice-s du mouvement ouvrier. Les compagnes de grévistes réalisent quotidiennement un travail invisible pour mettre en place cette solidarité : elles organisent les actions de ravitaillement, préparent les repas de grèves, récoltent des fonds… Pourtant, peu de travaux universitaires reviennent sur le travail de ces femmes pour tenir la grève. Dominées du point de vue du genre et de la classe, elles sont perçues comme des « auxiliaires de lutte » (Kergoat, 2012) par les organisations ouvrières, syndicales et communistes. De plus, leur assignation au « travail reproductif » (Walby, 1989) modifie et conditionne durablement leur rapport au militantisme et à l'engagement. Cette recherche doctorale pose donc la question suivante : quel est le rôle des compagnes de grévistes dans la mise en place de la solidarité ouvrière en temps de grève ? Une partie de cette recherche se concentrera aussi sur la transmission mémorielle de pratiques de grève et d'un capital militant des parents à leurs enfants et sur la réception de cette mémoire par les héritier-e-s. Cette recherche doctorale réalise une historiographie de trois grèves en France dans des secteurs ouvrier à prédominance masculine : les grèves de mineurs dans le Nord-Pas-de-Calais (1963-1970), le mouvement de novembre et décembre 1995 contre la réforme Juppé à Sotteville-Lès-Rouen (au tri postal et ateliers de réparation SNCF), les grèves contemporaines au sein des raffineries de 2021 à 2023. Ces mouvements sociaux sont travaillés à partir de l'histoire orale récoltée auprès des participant-e-s et de l'étude des archives personnelles, syndicales et publiques correspondantes. L'originalité de cette recherche réside dans l'utilisation des études sur le genre comme outil d'analyse des rapports sociaux à l'œuvre dans les luttes ouvrières.