Histoire et fonction de la figure du sage dans le stoïcisme ancien

History and function of the figure of the wise person in ancient stoicism

• Auteur / Autrice : Florent Girandier
• Direction : Thomas Bénatouïl
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2023
• Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, Textes, langages

Mots clés

Mots clés libres

Stoïcisme

Éthique

Sagesse

Sage

Stoicism

Ethics

Wisdom

Wise person

Résumé

La figure du sage stoïcien est restée en marge à la fois de l'intérêt renouvelé de la philosophie contemporaine pour les concepts et les méthodes anciennes de l'éthique et de l'accroissement des études d'histoire de la philosophie hellénistique. On ne peut toutefois apprécier la spécificité du système fixé par les stoïciens grecs et son appropriation par les auteurs de l'époque impériale sans déterminer avec précision quelle place le sage occupait en son sein. Pour être absent des divisions de la philosophie et même des lieux de l'éthique, le sage n'était pas pour autant cantonné à un rôle illustratif, ce que suggère à tort sa place dans l'ordre d'exposition des doxographies anciennes. On peut penser que sa figure servait de matrice à la position de nombreux problèmes épistémologiques et éthiques tout en fournissant un point d'ancrage conceptuel pour loger, dans l'architecture systématique, le désir du bien pour soi ainsi compris comme le point de départ de l'enquête philosophique. Dès lors, l'établissement des fonctions multiples affectées à l'ensemble fragmentaire et hétérogène des contextes génériques traditionnellement connus sous le nom de « discours sur le sage » nous conduira à questionner les ressorts et l'unité de ces procédés d'incarnation. Examiner la figure mal connue du sage permettra aussi de préciser l'originalité du stoïcisme par rapport aux traditions antécédentes ou concurrentes, et de comprendre la préférence que semblent manifester les textes des stoïciens de l'époque impériale (Sénèque, Musonius Rufus, Epictète, Marc-Aurèle) pour d'autres figures de discours, telles que celles du philosophe et de l'homme de bien, et pour l'usage d'exempla historiques.

The figure of the Stoic sage has been neglected in spite of both a renewed focus on concepts and methods of ancient ethics in contemporary philosophy, and a revival of historical studies on Hellenistic philosophy. However, in order to capture the specificity of the stoic system and the manner in which it was appropriated during the imperial era, it is necessary to assess accurately what place was given to the wise person inside of it. Even though absent from the divisions of philosophy and even from the ethical topoi, the sage was not limited to an illustrative role, however its position in the ancient doxographies may suggest it. It might appear that this figure was used as a mould for articulating epistemological and ethical problems, while serving as a conceptual anchor to host, in the system's architecture, the desire for one's good which was the entry point to philosophical research. As a consequence, determining what functions were affected, in various generic contexts, to the textual figure of the wise person, will lead us to put in question how this incarnation worked and whether it had a unitary position. Studying the poorly understood figure of the wise person will further allow us to appreciate both what differentiates stoicism from anterior or competing philosophical traditions, and why stoics authors of the imperial era (Seneca, Musonius Rufus, Epictetus, Marcus Aurelius) seemed to favor other textual figures, such as the philosopher or the good man, and the use of historical exempla.