Thèse en cours

Anomal ou anormal? Les représentations et les normes sociales en psychopathologie

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Auteur / Autrice : Romain Revollon Scheidler
Direction : Isabel Urdapilleta
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Psychologie ( spécialité psychopathologie )
Date : Inscription en doctorat le 13/11/2023
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cognitions humaine et artificielle (Saint-Denis)

Mots clés

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Résumé

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< CETTE THESE ETANT « EN PREPARATION », LE DESCRIPTIF CI-DESSOUS N’EST PAS LE « RESUME » D'UN PROTOCOLE EXPERIMENTAL, MAIS UNE PRESENTATION DES CHAMPS D’ETUDE, DES OBJECTIFS ET DES ENJEUX DE RECHERCHE EN CONFORMITE AVEC LE PROJET DE THESE SOUMIS. > Bien que très peu de sociétés contemporaines ressemblent à celles de la fin des années 50, certaines représentations et normes sociales gravitent encore autour de notre quotidien. Les personnes vivant dans la précarité sont fainéantes. Tous les patrons sont tyranniques. Les femmes sont fragiles. Les hommes sont forts. Les sportifs de haut niveau ne sont pas des intellectuels. Les intellectuels ne sont pas sportifs. Les personnes atteintes d’un cancer sont « mourantes ». Les asexuels sont des cas « psy ». Tou(te)s les homosexuel(le)s sont des perver(e)s. La personne détenue en milieu carcéral est violente. Toutes ces assertions sont des représentations sociales. Une « représentation » est une construction sociale composée de savoirs et d’idéologies partagés par un groupe concernant un groupe « autre ». Il est souvent demandé: « Pourquoi es-tu célibataire? » Mais, on ne demande pas: « Pourquoi es-tu en couple? » Il est souvent demandé: « Pourquoi n’as-tu pas d’enfants? » Mais, on ne demande pas: « Pourquoi as-tu des enfants? » Il est souvent demandé: « Pourquoi fais-tu le choix de l’asexualité? » Mais, on ne demande pas: « Pourquoi as-tu des rapports sexuels? » Il est souvent dit d’un couple homosexuel: « Si ils/elles sont heureux(ses)…! » Mais, on ne le dit pas d’un couple hétérosexuel. Toutes ces assertions résultent de normes sociales. Du latin « norma » signifiant « équerre » et « normalis » signifiant « perpendiculaire », on comprend aisément que la « norme » et le « normal » imposent tous deux cette exigence de « faire droit » ou même de « redresser » une existence. Nous nous intéresserons particulièrement aux conséquences d’une société bridante et clivante. Si l’impact de la stigmatisation sur l’équilibre psychique, résultant de représentations et de normes sociales, semble probable, la propension des différentes populations étudiées ( comprenant un groupe « contrôle » ) reste inexplorée, de même que leur degré de tendance à l’ « actualisation ». Cette étude sera notamment axée dans les champs suivants: le cancer, la maladie mentale, la sexualité, etc… Le protocole de recherche, dont l’approche sera mixte ( qualitative et quantitative ), visera à examiner les contenus représentationnels des sujets, évaluer leur sensibilité aux normes et questionner la notion de « normalité ». Par souci de scientificité, les données recueillies seront soumises à une  triangulation au niveau des chercheurs et des méthodes. D’après la psychopathologie rogerienne, dans laquelle l’intention de fixer un état par un « diagnostic » est inopportune au regard de la tendance « actualisante » du psychisme, l’ incongruité entre la « référence à soi » et l’ « expérience immédiate » se traduirait en un état « conflictuel » source de troubles et de désordres psychiques. Il est attendu de cette étude qu’elle oppose l’exception statistique, sans connotation péjorative et relevant d’une simple « anomalie » potentiellement étayante, à un état dit « pathologique » susceptible de révéler un « mal-être » social.