Thèse en cours

Retrouver la vertu : Les limites de la liberté dans la pensée du gouvernement modéré de Montesquieu

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Auteur / Autrice : Kewei Zhang
Direction : Gabrielle Radica
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Philosophie
Date : Inscription en doctorat le 25/09/2023
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs, Textes, langages

Mots clés

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Résumé

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Bien que le concept de liberté varie, dans une certaine mesure, tout le monde veut être libre, tout le monde n'aime pas être asservi ou opprimé, personne n'aime être forcé d'obéir, tout le monde veut être en sécurité, mais cette "utopie" idéale n'existe pas naturellement. Existe-t-il donc un gouvernement qui existe dans le but de garantir la liberté ? Cela devient une question plus importante. Dans L'esprit des lois, Montesquieu démontre un certain degré d'envie et d'admiration pour la société anglaise de son époque en décrivant le gouvernement anglais. Mais cette description, comme Spector Céline et T. Pangle a noté, dans la pensée de Montesquieu, ne prouve pas que le gouvernement anglaise était idéal.[ T. Pangle, Montesquieu's Philosophy of Liberalism, op. cit.[M]. p. 114.;Spector C., Montesquieu. Liberté, droit et histoire, Paris, Michalon.[M]. 2010, p.130.]La philosophie politique classique a conçu le meilleur gouvernement pour refléter les plus hautes possibilités de l'existence humaine, pour poursuivre une vie noble, un état de vie stable et une existence harmonieuse, et ceci était toujours inséparable de la poursuite du bien civique. Cependant, le déclin de la vertu civique et de la séparation constitutionnelle des pouvoirs est la cause majeure de toutes les crises de la modernité, qui ne sont pas seulement le fait de gouvernements autoritaires au sens strict du terme, mais aussi de l'émergence fréquente de problèmes sociaux dans les pays dits démocratiques, ce qui stimule sans cesse la réflexion récurrente sur ce qu'est le véritable État (polity) idéal, Il semble que tout régime sacrifiera inévitablement la poursuite par certains d'un système démocratique libéral en échange du maintien du régime lui-même. Ensuite, il semble y avoir une tension irréconciliable entre cette belle communauté et le respect de la nature humaine. Discuter de la position de valeur du concept de vertu qui régit la nature humaine est devenu un miroir de réflexion sur cette question. Montesquieu se concentre sur sa typologie de la polis dans les chapitres II à VIII de L'esprit des Lois. Comme le note Catherine Larrère, que Montesquieu divise le gouvernement par le nombre de gouvernants et leur légitimité à gouverner : républicain, monarchieque et despotique, mais cette typologie n'est pas très originale et la classification reste aristotélicienne.[ Larrère C., Les typologies des gouvernements chez Montesquieu, in Textes et documents, Publication de la Faculté des lettres et sciences humaines de Clermont-Ferrand, 1979, p. 87, repris dans la Revue Montesquieu, n° 5, 2001, p. 157.]La politique mondiale est passée des cités-États à la nation, mais qu'est-ce qu'un bon État ? Cela vaut toujours la peine d'y réfléchir en permanence et c'est une question à laquelle nous devons toujours faire face. Dans une certaine mesure, les fondements du tableau historique de l'humanité peuvent être tracés dans la veine du développement des polities à différentes époques. La classification des gouvernements de Montesquieu sert également sa propre recherche de cette question. Ainsi, en plus d'une classification aristotélicienne de la polis, il fait de l'autocratie l'objet principal de sa critique, et il construit ainsi le gouvernement modéré. La vertu, l'honneur et la crainte sont les principes des gouvernements républicain, monarchique et despotique, mais il n'exprime pas directement le principe du gouvernement modéré, puisqu'il déclare dans la dernière section du chapitre XI de L'esprit des Lois que «il ne faut pas toujours tellement épuiser un sujet, qu'on ne laisse rien à faire au lecteur. Il ne s'agit pas de faire lire, mais de faire penser.»[ Montesquieu, l'Esprit des lois, oeuvres complètes édition édouard laboulaye garnier frères, Paris.[M]. 1875, p. 473. ] Montesquieu nous a laissé cette tâche importante à méditer, c'est pourquoi la pensée de Montesquieu reste un support de réflexion sur le présent aujourd'hui. Réfléchir à l'enquête de Montesquieu sur ce qui constitue une bonne politique, c'est aussi notre propre préoccupation pour ce qui constitue une bonne vie à l'heure actuelle. Même lorsque la société humaine est libérée des frontières de l'État, les gens doivent toujours vivre dans des organisations. Réfléchir à la manière dont les gens se rapportent à la communauté, à la manière dont ils vivent en son sein et à la manière de mener une vie libre et décente en tant qu'êtres humains devient essentiel pour échapper aux dilemmes de la modernité. D'une manière générale, guidé par l'idée de "modéré", Montesquieu voit la liberté et le devoir non pas comme opposés l'un à l'autre, mais comme une relation ambiguë, de compromis. Pour Montesquieu, le devoir n'est pas seulement l'accomplissement des institutions et le respect des lois, mais aussi la discipline intérieure de l'être humain pour lutter contre les forces contraignantes des mauvais désirs, des mauvaises impulsions et des bas instincts en lui-même et pour poursuivre activement des valeurs idéales, réalisant ainsi sa propre nature. C'est en ce sens que Montesquieu affirme que la vraie liberté est l'idéal de vie dans lequel l'homme se perfectionne et transforme le monde, dont la réalisation est une obligation lourde mais impérieuse pour lui. L'exercice de cette obligation garantit l'existence de la liberté, qui devient la valeur compensatoire de l'accomplissement de l'obligation, et la réconciliation des deux devient une direction vertueuse pour la continuité du gouvernement modéré.