Pour une sémiologie du direct sur les plateformes en ligne : la promesse de l'interactivité par le dispositif
Auteur / Autrice : | Thibaud Meurice |
Direction : | Virginie Spies |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Communication |
Date : | Inscription en doctorat le 01/02/2021 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Culture et Patrimoine |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Culture et Communication |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Nous nous intéresserons à l'interactivité dans les espaces médiatiques audiovisuels, notamment dans sa forme la plus accomplie qu'est le direct. Parce que le direct est synonyme de proximité avec le public et d'implication de celui-ci (Tétu, 2004), la télévision s'est construite au regard de cette pratique pour filmer le présent. Et si la radio a su conserver cette forme énonciative, la télévision sait faire ressurgir celui-ci de temps à autre pour quelques événements majeurs, seulement. En ce sens, le concept de direct accompli développé par Jérôme Bourdon (Bourdon, 1997 : p.63) et la Télévision cérémonielle de Dayan et Katz (Dayan & Katz, 1992) ne forment plus qu'un. Or, un nouveau support communicationnel aux ambitions médiatiques a depuis lui aussi proposé un accès au direct : Internet par l'intermédiaire du Web 2.0. La participation du public et l'interactivité sont au cur même de celui-ci (O'Reilly, 2005), ce qui va nous amener à nous interroger sur la forme que va revêtir le direct sur ce médium. Twitch, YouTube, Facebook, et leurs centaines de concurrents sont les plateformes qui proposent, via leurs utilisateurs, le direct sur Internet. Si notre analyse portera sur la pratique des utilisateurs aussi bien du point de vue du créateur que de celui du spectateur, l'étude des transformations techniques des plateformes sera significative pour comprendre les contraintes qu'elles entraînent et les réponses données par ses utilisateurs. En somme, l'interactivité du direct est l'une des grandes promesses des médias depuis leurs débuts. Quels dispositifs les plateformes de streaming et les streamers ont-ils mis en place pour y parvenir ? Quels effets produisent-ils sur l'énonciation du direct ? Pour y répondre, et en nous plaçant à la suite des travaux sur l'énonciation télévisuelle (Jost, 2015) (Spies, 2004), nous explorerons l'énonciation du direct sur Internet à travers différentes hypothèses. L'énonciation sur Internet reprend les énonciations télévisuelle et radiophonique, quand bien même, la représentation qui en est faite peut par contre s'y opposer. Par exemple, on ne parle pas de plateau, mais de décor bien qu'il ait la même fonction et des caractéristiques communes. Le direct sur Internet se veut être un direct accompli, au sens de Bourdon, que l'on peut toutefois diviser en direct événementiel et direct routinier. La promesse de l'événement est très présente y compris dans ce dernier. Ajoutée au fait que le streamer incarne la chaîne qu'il anime et parce que la forme communicationnelle est le socle du contenu, l'ensemble favorise le sentiment de proximité et la création d'une communauté. Cette communauté vit et se développe en dehors du moment du direct notamment par les Réseaux Sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, Discord). Cette communauté est confrontée à des dispositifs à la fois technique et énonciatif qui favorisent son implication, sa participation, notamment par la prise en compte du feedback asymétrique. Cet ensemble favorise une interactivité forte et concourt au succès de ces plateformes et de ces streamers. Notre objectif pendant ce doctorat sera d'étudier, d'un point de vue sémiologique, le direct sur les plateformes en ligne, et ce au regard de ce qu'est le direct dans les médias traditionnels. Par ces premières hypothèses, nous tâcherons de mieux appréhender comment la promesse de l'interactivité se trouve au cur du dispositif énonciatif.