Emergences à l'interface agro-écologique : le rôle des réservoirs naturels sur les dynamiques épidémique et évolutive des agents pathogènes
Auteur / Autrice : | Elise Lepage |
Direction : | Benoit Moury, Loup Rimbaud |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences agronomiques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2022 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et agrosciences (Avignon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : PV - Pathologie végétale |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La lutte contre les organismes pathogènes des cultures est un enjeu majeur de la sécurité alimentaire, ainsi qu'un domaine prioritaire de la transition agroécologique. Si ces dernières années ont été marquées par la pandémie de Covid19, le même constat s'applique à la santé des êtres humains et des plantes : les émergences de nouveaux organismes pathogènes sont très dommageables et difficiles à prévoir. Pour une gestion de crise sanitaire efficace, la connaissance des caractéristiques des agents pathogènes concernés est fondamentale . En particulier, le rôle des interfaces entre zones naturelles et espaces anthropisés est encore mal compris en dépit de son impact potentiellement crucial sur les émergences et le devenir des épidémies. Partant du constat que les zones naturelles diversifiées sont de manière générale plus résilientes face aux épidémies que les monocultures, la diversification du paysage dans l'espace et dans le temps est une composante fondamentale à la gestion agroécologique des maladies. Cependant, les études portant sur ces stratégies de gestion prennent rarement en compte le rôle ambivalent des hôtes sauvages à proximité des cultures, et, lorsque c'est le cas, la complexité du compartiment sauvage est extrêmement simplifiée. De plus, nombre de stratégies paysagères peuvent être mises à mal par les agents pathogènes généralistes (c'est-à-dire capables d'infecter une large gamme d'hôtes). En effet, ceux-ci sont, d'une part, susceptibles d'être présents dans de nombreuses plantes du compartiment sauvage et ont, d'autre part, un potentiel évolutif leur permettant de contourner rapidement la résistance des plantes. Ce projet de thèse propose de répondre à la problématique suivante : Quels rôles jouent les réservoirs naturels sur les dynamiques épidémique et évolutive des agents pathogènes agricoles généralistes, et quelles conséquences pour les stratégies de gestion ? La thèse s'appuiera sur l'étude de l'épidémie actuelle de Cucumber mosaic virus (CMV) sur la culture de piments dans la région d'Espelette, émergence récente dont les causes sont encore inconnues. Une approche systémique, alliant expérimentations de terrain et de laboratoire et modélisation, en collaboration avec le Syndicat du Piment d'Espelette AOP, permettra (1) d'étudier la structure génético-spatio-temporelle du virus dans le territoire d'Espelette, (2) d'identifier les facteurs clés des épidémies, et (3) de proposer des stratégies de lutte contre le virus.