''Relativisme'', histoire transnationale d'une étiquette (1870-2000)
Auteur / Autrice : | Natacha Demoule |
Direction : | Justin Smith, Emanuel Bertrand |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire et philosophie des sciences |
Date : | Inscription en doctorat le 20/07/2023 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | 623 - SAVOIR, SCIENCES, EDUCATION |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : UMR 7219 Laboratoire Sciences - Philosophie - Histoire (SPHERE) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Résumé : Le terme de « relativisme » apparaît au XIXe siècle dans des débats épistémologiques : peut-on, en tant que sujet situé, arriver à des connaissances absolues ? Il a aussi été utilisé pour désigner une posture morale, selon laquelle le bien et le mal ne pourraient avoir de définition universelle, indépendante d’un contexte culturel. Souvent, ses usages combinent d’ailleurs les deux aspects, notamment pour dénoncer de façon polémique les dangers moraux ou politiques d’une possible remise en cause de la validité des sciences. Malgré la présence de ce terme dans plus d’un siècle de débats concernant les sciences, peu d’auteurs se sont vraiment dits relativistes, et beaucoup (comme Thomas Kuhn, Pierre Bourdieu, Donna Haraway, Bruno Latour) ont récusé cette dénomination. Pourquoi une telle charge polémique ? Comment s’est-elle construite et a-t-elle toujours été présente ? Bien que le relativisme ait été mobilisé en histoire, en philosophie, en anthropologie, en philosophie morale et politique, ou encore en sociologie, il a fait l’objet de très peu d’études socio-historiques. Telle est l’ambition du présent projet de thèse qui ne vise pas à proposer une définition du relativisme, mais à saisir, en contexte, ses divers usages. Pour comprendre les conflits autour du relativisme et de ses différentes spécifications (relativisme moral, relativisme historique, relativisme culturel…), nous proposons de partir des usages du mot, de considérer qui le mobilise pour désigner quoi et à quelles fins. Le corpus ne sera pas national, mais linguistique : les usages dans les langues française (relativisme), anglaise (relativism) et allemande (Relativismus) seront au cœur d’un travail qui a vocation à proposer une histoire transnationale des usages du mot « relativisme ». A l’issue de l’enquête portant sur une période située entre 1890 et 1990, la thèse devrait permettre de proposer une traversée renouvelée d’un siècle de débats autant politiques, moraux que savants.