Thèse en cours

Soutenir la guerre dans la comté de Savoie (milieu XIIIe siècle-milieu XIVe siècle)

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Auteur / Autrice : Sylvain Macherat
Direction : Xavier HélaryLaurent Ripart
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire militaire, défense et sécurité
Date : Inscription en doctorat le 31/08/2023
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris)
établissement opérateur d'inscription : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)

Mots clés

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Résumé

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De magnifiques séries d'archives documentent l'essor de la maison de Savoie à partir du XIIIe siècle. Il y a d'une part les archives des comtes (comptes de l'hôtel, comptes des trésoriers, comptes ponctuels d'expédition), qui offrent une vue par le haut de la guerre en Savoie ; et, d'autre part, les centaines de comptes de châtellenies qui, à partir du milieu du XIIIe siècle, fournissent quantité d'informations pour étudier le phénomène guerrier à l'échelle du comté de Savoie et en voir les impacts, notamment économiques sur le comté. Comment exploiter cette masse d'archives, et notamment ces centaines de comptes de châtellenies, dont tout le prix vient du fait qu'ils sont conservés en série pour chaque chef-lieu ? L'approche doit être à la fois qualitative et quantitative : il s'agit fondamentalement d'extraire les informations qui permettront d'établir le coût et le poids de la guerre pour les États savoyards, pour l'époque précédant le grand développement administratif, amorcé au temps d'Amédée V (1285-1323), mais qui ne s'affirme pleinement que dans la seconde moitié du XIVe siècle. Le coût : pour quels postes de dépense les revenus des châtellenies sont-ils mobilisés – gages, restor des chevaux, ravitaillement, armes, rançons ? Qu'est-ce qui coûte le plus cher, d'une bataille rangée ou d'un siège ? Le poids : comment la guerre obère-t-elle les châtellenies qui la financent, le comte ne disposant pas d'une fiscalité spécifique pour couvrir les frais causés par ses expéditions ? Peut-on déterminer la ponction de l'activité militaire sur les ressources, en argent ou en nature, des domaines du comte ? Dans quelle mesure, par ailleurs, les opérations militaires causent-elles des dégâts, quand il s'agit de chevauchées du dauphin dans les terres savoyardes, ou combien rapportent-elles, quand il s'agit de celles du comte à l'extérieur ? Quelle efficacité ces expéditions ont-elles, et peut-on dire qu'elles sont destinées à ruiner l'adversaire ? Si ses domaines sont saccagés, le comte apporte-t-il son aide à ses sujets ? Dans les comptes de châtellenies, est-il possible de percevoir les réactions de ces derniers aux ponctions liées à la guerre ? Quelles conséquences les activités militaires peuvent-elles avoir sur la circulation des marchands ? C'est bien à toutes ces questions que la documentation savoyarde permet de répondre. Du fait de la quantité de sources disponibles, le choix a été fait de limiter la recherche au siècle qui court du milieu du XIIIe siècle, quand apparaissent les premiers comptes de châtellenies conservés, à 1355, date à laquelle le traité conclu à Paris, sous les auspices du roi de France, met un terme à la longue guerre entre Savoyards et Dauphinois et conduit les comtes de Savoie à chercher à s'étendre de l'autre côté des Alpes : commence alors leur politique d'expansion sur le versant italien. Vers 1250 – vers 1355 : c'est le temps des comtes Boniface (1253-1263) Pierre II (1263-1268), Philippe Ier (1268-1285), Amédée V (1285-1323), Édouard (1323-1329), Aymon (1329-1343) et Amédée VI (1343-1383). Sept comtes, plus ou moins belliqueux, aux règnes plus ou moins bien connus, sur lesquels les historiens se sont diversement penchés.