La démocratie locale à l'épreuve de la représentation
| Auteur / Autrice : | Florent Grau |
| Direction : | Sophie De cacqueray |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | En droit spécialité Droit public |
| Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2021 |
| Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
| Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences Juridiques et Politiques |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'études ibériques et ibéro-américaines (Pau ; 1973-....) |
| Equipe de recherche : GERJC - Groupe d'Etudes et de Recherches sur la Justice Constitutionnelle |
Mots clés
Résumé
Parler de la « crise de la démocratie » s'apparente aujourd'hui à traiter d'une expression banale, vue et revue. Pourtant, si « crise » il y a au sein de la démocratie, il s'agit plus d'une crise de son fonctionnement que du système de valeurs en lui-même. Contrairement à certaines idées préméditant la fin imminente de nos système libéraux, la caractéristique principale de cette « crise » se trouve dans l'évolution des attentes des citoyens. Le caractère ponctuel des moments électoraux, autrefois pierre angulaire démocratique, est aujourd'hui insuffisant. Désormais, les citoyens aspirent à être davantage associés à la formation des décisions. L'échelle locale offre pour cela un terreau propice par la proximité entre les gouvernants et les gouvernés. Dans ce contexte, des mécanismes de participation ont fait leur apparition. Bien que certains aient fait l'objet d'une constitutionnalisation il y a plus de vingt ans, la lourdeur de leur mise en place ainsi que leur caractère optionnel les rendent inopérants. Eu égard à cette rigidité insatisfaisante pour certains et ne parvenant pas à redonner efficacement la légitimité recherchée aux décideurs, des mécanismes non-juridiques émergent permettant une association plus efficace. Après avoir longtemps rejeté ces nouveaux mécanismes, le Droit permet désormais leur utilisation à condition que les décisions finales restent prises par des élus soumis au suffrage universel. Ainsi, d'un format vertical et fixé dans le temps, l'association des citoyens évolue vers une horizontalisation durable, amplifiée par la célérité apportée par le numérique. Rompant avec l'uniformité d'un corps électoral marqué par l'égalité que confère le suffrage, cette nouvelle forme gazeuse de démocratie pose la question de l'équité de tous devant le processus de discussion à l'intérieur d'un espace public dans lequel les électeurs se personnifient. Elle interroge l'évolution d'un caractère délibératif nécessitant une bonne prise d'informations dans une société marquée par la radicalité et la polarisation des opinions. Elle questionne enfin le caractère unitaire du statut d'électeur face à la rupture d'uniformité de l'association des territoires.