Thèse en cours

Influences des contaminants aquatiques sur la virulence des parasites humains et zoonotiques transmis par les mollusques d'eau douce en région Occitanie

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Auteur / Autrice : Bertrand De l'isle
Direction : Christoph Grunau
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie
Date : Inscription en doctorat le 08/01/2024
Etablissement(s) : Perpignan
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Énergie environnement (Perpignan)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interactions Hôtes-Pathogènes Environnements
Equipe de recherche : 2MAP - Molecular Mechanisms of Adaptation and Plasticity

Résumé

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Les changements climatiques globaux liés aux modifications anthropiques locales sont les principaux facteurs de modification de la répartition géographique des espèces de pathogènes et de leurs vecteurs, élargissant leurs niches écologiques potentielles et leurs évolutions. Depuis 2013, la bilharziose est arrivée en France et des premiers cas humains ont été signalés dans une région fortement fréquentée par des touristes à l'est de la Corse. En général, la bilharziose est une maladie qui touche 230 millions de personnes dans le monde et il s'agit d'une maladie parasitaire transmise par des escargots d'eau douce. Une autre maladie transmise par les escargots d'eau douce présents en France est la fasciolose (Douve du foie), zoonose des bovins et des ovins et occasionnellement de l'Homme. L'infestation des ruminants cause des pertes économiques estimées à plus de 2000 millions de dollars américains par. Indubitablement, du fait des changements globaux, les conditions environnementales sont désormais favorables à l'expansion des escargots vecteurs dans le nord du bassin méditerranéen. De plus, du fait de leur activité agricole importante, la région Occitanie et l'Europe du Sud sont fortement empoisonnées par les pesticides et autres contaminants chimiques sur les eaux de surface et les eaux souterraines. La France a la plus forte pollution chimique des eaux souterraines de toute l'Europe, avec un tiers des rivières déclarées étant contaminées. Plus récemment, des eaux de montagne se sont retrouvées polluées en région Occitanie malgré les efforts massifs de réduction de l'utilisation des pesticides chimiques dans la région. Des études récentes ont montré que la pollution par les pesticides est un facteur majeur de l'augmentation de la présence d'escargots hôtes et donc du risque de transmission de la bilharziose et de la fasciolose. Cependant, un aspect négligé est l'effet possible de la pollution par les pesticides sur la virulence des parasites. La virulence du parasite métazoaire n'est pas entièrement déterminé par sa génétique, certains facteurs environnementaux sont cruciaux pour le contrôle de l'expression des gènes de virulence. En ce sens, des facteurs environnementaux spécifiques, tels que la pollution par les pesticides, telle qu'observée en région Occitanie et en Europe du Sud, peuvent augmenter l'expression de gènes de virulence ayant un impact sur une expansion de la bilharziose et de la fasciolose. En effet, à travers de nombreux travaux antérieurs de notre unité, nous avons pu détecter l'influence de caractéristiques écologiques, dont les pesticides et autres polluants chimiques, sur la virulence des parasites ce qui nous a permis de développer de nouveaux molluscicides biologique contre les escargots de l'eau douce. Afin de caractériser les biomarqueurs moléculaires de virulence exposés à la pollution par les pesticides plus importants à l'échelle régionale, nationale et du sud de l'Europe, nous étudierons les populations de mollusques et de parasites du terrain et actuellement maintenues dans notre laboratoire, à savoir les hôtes Bulinus truncatus et Pseudosuccinea columella et les parasites schistosomes hybrides corses et Fasciola hepatica, respectivement.