Thèse en cours

Des objets pour les morts : l'instrumentum dans les ensembles funéraires de Narbonne au Haut-Empire

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Stéphanie Raux
Direction : William Van andringaCorinne Sanchez
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Archéologie des périodes historiques
Date : Inscription en doctorat le 01/01/2024
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologie et philologie d'Orient et d'Occident (Paris ; 1998-....)
établissement opérateur d'inscription : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)

Résumé

FR  |  
EN

La nécropole des « Berges de la Robine », récemment fouillée à Narbonne, a révélé près de 1450 structures funéraires, dans un exceptionnel état de conservation. Elle constitue à ce jour un référentiel majeur pour l'étude des pratiques funéraires dans le monde romain, et en particulier en Gaule narbonnaise, entre le dernier quart du Ier siècle av. J.-C. et le milieu du IIIe siècle ap. J.-C. Finement documentées, les structures qui relèvent de l'inhumation et surtout de la crémation, permettent d'appréhender l'organisation chrono-topographique de l'espace funéraire, l'architecture des tombes ainsi que les dépôts de mobiliers. Parmi les nombreux objets mis au jour dans l'enceinte de la nécropole, nous nous intéressons ici plus particulièrement aux mobiliers dits d'instrumentum. Ils sont les témoins des différentes séquences qui régissent le déroulement des cérémonies funéraires et commémoratives. Quels que soient leur nature, leur rôle et le moment funéraire où ils interviennent, ces objets, véhiculés par les vivants, sont présents dans la tombe ou à proximité, ayant été utilisés lors de la préparation et du traitement du corps de défunt, comme offrandes, ou encore lors des manifestations commémoratives. Illustrant des sphères multiples de la vie quotidienne et mettant en œuvre des matériaux variés, ils sont source de nombreuses informations chronologiques, technologiques, commerciales et fonctionnelles. L'étude de leur provenance, de leur usage, de leur traitement, de leur mise en situation dans les tombes ou à l'extérieur des tombes, permet d'alimenter deux axes de recherche principaux : d'une part l'objet comme témoin des gestes, pratiques et rituels funéraires, définissant des groupes humains et évoluant dans le temps ; d'autre part l'objet comme bien de consommation, vecteur d'informations sur le statut du défunt de son vivant et sur les modes d'approvisionnement des nécropoles à partir d'objets domestiques en remploi ou d'objets spécifiquement produits et dédiés. Afin d'établir une vision globale du fait funéraire à Narbonne au Haut-Empire, les données concernant les fouilles anciennes et autres fouilles récentes des nécropoles situées en périphérie de l'ensemble de la ville antique, sont intégrées au corpus. Des comparaisons avec des ensembles funéraires régionaux et italiens font le lien entre Narbonne et la province de Narbonnaise dont elle est la capitale, et Rome, à laquelle elle est affiliée. Ce travail de doctorat propose une synthèse sur la place des mobiliers d'instrumentum dans les ensembles funéraires de Narbonne au Haut-Empire, et plus largement de Gaule narbonnaise et romaine, en bénéficiant d'une documentation d'envergure et de qualité. Les objets sont considérés à la fois dans leur matérialité (typo-chronologie, provenance, fréquence d'utilisation, valeurs sociale et marchande) mais aussi dans l'immatérialité des gestes funéraires que leur traitement, leur mode d'utilisation ou leur statut de dépôt, nous permettent de restituer.