Thèse en cours

L'autonomie à l'épreuve de la demande de mort : France, Suisse et Belgique.

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Auteur / Autrice : Joyce Brunet-jailly
Direction : Pierre Le CozPierre-Yves Quiviger
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie-Santé - Spécialité Ethique
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2022
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Marseille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ADES - Anthropologie bio-culturelle, Droit, Ethique et Santé

Résumé

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Depuis plus de trente ans, l'autonomie se trouve au cœur des débats sur la prise en charge de la fin de vie. Accroître l'autonomie des patients et faire respecter leurs volontés seraient les principes animant jusqu'au législateur. Pourtant, plutôt que de réaliser l'autonomie en acte, la loi a paradoxalement reconduit les apories conceptuelles de la notion. Comme capacité juridique, elle se trouve au principe du droit à l'euthanasie comme au suicide assisté, mais en reconduit les partages – discriminant capables et incapables. Plutôt que d'ouvrir des droits, elle permet d'opérer des demandes : au médecin, seul juge, de trancher. Il y a là une contradiction que la loi ne résout pas. Mais, si elle concède bien une autonomie « sous contrôle », il serait trop rapide d'y voir un triomphe des normes médicales : la relation médicale sort considérablement transformée de cette reprise juridique. Nous entendons montrer que, si l'autonomie n'est pas consacrée par la loi, l'organisation sociale de la médecine se trouve toutefois fortement remodelée par son intrication au droit commun. A la traditionnelle coïncidence entre bien du patient et celui du praticien, la loi entend en effet substituer une logique de réparation, pour celui qui s'estimerait lésé. Mêlant philosophie du droit et éthique médicale, notre travail entend montrer les soubassements d'une telle transformation. Il nous semble qu'elle signe le triomphe d'une éthique de la non-souffrance, qui dissimule mal que se cache, derrière la formulation de ces droits, une précarité partagée.