Modélisation de la pollution atmosphérique due au trafic maritime à Marseille
Auteur / Autrice : | Elliot Chevet |
Direction : | Olivier Boiron, Fabien Anselmet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences pour l'ingénieur : spécialité Mécanique et Physique des Fluides |
Date : | Soutenance en 2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences pour l'Ingénieur : Mécanique, Physique, Micro et Nanoélectronique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IRPHE - Institut de Recherche sur les Phénomènes Hors Equilibre |
Jury : | Président / Présidente : Chantal Staquet |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Boiron, Fabien Anselmet, Luminita Danaila, Riccardo Mereu, Pietro Salizzoni | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Luminita Danaila, Riccardo Mereu |
Mots clés
Résumé
La pollution de lair est un enjeu persistant à Marseille et dans ses environs depuis des décennies, le trafic maritime étant de plus en plus reconnu comme lun des principaux responsables de ce problème de santé publique. La proximité du port avec le centre-ville, associée aux émissions des nombreux navires à quai, y compris certains des plus grands navires de croisière du monde, a suscité de vives inquiétudes et un grand débat public. Les principaux polluants, à savoir les particules fines (PM10, PM2.5), le dioxyde dazote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et lozone (O3), sont à lorigine de diverses pathologies, notamment lirritation des voies respiratoires, les maladies cardiopulmonaires et le cancer du poumon. Le travail de thèse présenté ici sinscrit alors dans ce contexte, avec pour premier objectif la mise en place dun modèle numérique permettant dévaluer la contribution des navires à la pollution atmosphérique à Marseille. Le modèle utilisé pour représenter les nombreux phénomènes météorologiques et chimiques en interaction dans latmosphère est le modèle WRF-Chem. Afin dassurer une représentation précise des émissions des navires, des données de trafic en temps réel provenant des autorités portuaires sont utilisées, contrairement aux modèles basés sur des don- nées de trafic maritime annualisées. La configuration géographique unique de Marseille, entourée de vallées et bordée par la mer Méditerranée, est influencée par des phénomènes météorologiques spécifiques qui ont un impact direct sur la pollution de lair dans la région. Une meilleure compréhension de ces mécanismes constitue le deuxième objectif de cette recherche, qui permettrait didentifier les conditions météorologiques typiques favorisant des épisodes de forte pollution pendant les péri- odes de trafic maritime intense. Fournir des prévisions quotidiennes sur la pollution atmosphérique est essentiel pour prendre des décisions au moment opportun afin de limiter les risques et informer la population directement touchée par la pollution. Cependant, le coût de calcul des simulations à haute résolution représente un défi pour les prévisions opérationnelles. Le troisième objectif du doctorat est de proposer une approche utilisant des modèles de Machine Learning (ML), supervisées par les résultats des simulations numériques du modèle WRF-Chem. En raison des grandes dimensions des données à traiter, les modèles classiques de ML sont peu efficaces. Des techniques de modélisation dordre réduit (ROM) ont donc été employées pour réduire les dimensions des données tout en conservant les informations essentielles. Les techniques de décomposition orthogonale propre (POD) et les autoencodeurs ont été combinées à un réseau neuronal récurrent (RNN) pour prédire les concentrations de PM2.5. Les principaux résultats de cette recherche doctorale sont : (i) La contribution des navires à la pollution de lair à Marseille a été estimée entre 6 et 7% pour les PM2.5, 4% pour les PM10 et 18% pour le NO2; (ii) les particules fines sont transportées vers lintérieur des terres, tandis que les particules plus grossières restent à proximité des zones portuaires en raison de la sédimentation gravitationnelle; (iii) les vents faibles et la dynamique de la brise de mer favorisent laccumulation des polluants au-dessus de la ville; et (iv) le développement dun modèle multivarié POD-LSTM a significativement amélioré la précision des prévisions à long terme par rapport à lapproche univariée.