Entre éclats et pointes : quel rôle pour les lames dans les systèmes techniques de Néanderthal ?
Auteur / Autrice : | Louise Montaigne |
Direction : | Sylvain Soriano |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Préhistoire |
Date : | Inscription en doctorat le 23/11/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....) |
Mots clés
Résumé
Au Paléolithique moyen (250 000 40 000 ans B.P.), les industries lithiques du nord-ouest de l'Europe se caractérisent principalement par la présence de pointes et d'éclats (Levallois, discoïdes...) retouchés ou non, et de pièces façonnées telles que les bifaces. Il existe toutefois une production laminaire, bien moins abondante, et principalement rapportée au début du glaciaire Weichsélien (115 000 70 000 B.P.), mais dont les premiers indices remontent à 250 000 ans B.P. . Les débitages laminaires du Paléolithique moyen, connus depuis les années 80, se retrouvent sur une trentaine de sites du nord de la France, dont la majorité ont été découverts en contexte préventif. Si les procédés techniques mis en uvre dans la préparation du nucléus et la réalisation du débitage sont en grande partie similaires à ceux du Paléolithique récent, certains éléments différencient bien les lames du Paléolithique moyen de celles du Paléolithique récent. Contrairement au Paléolithique récent, où elles occupent une place centrale au sein des sous-systèmes techniques lithiques, elles s'intègrent en minorité parmi d'autres productions d'éclats et de pointes au Paléolithique moyen. L'objectif de mes recherches est ainsi de mener une réflexion sur la variabilité du statut des lames au sein des systèmes techniques, c'est-à-dire parmi les autres productions lithiques au Weichsélien ancien, à travers l'étude technologique et techno-fonctionnelle de collections lithiques issus de deux niveaux du site de Bettencourt-Saint-Ouen (Somme ; Locht, 2002) et de trois niveaux du site de Soindres (Yvelines ; Locht, 2017). Pour compléter les résultats obtenus, une sélection de remontages et de nucléus laminaires issus de plusieurs sites de la partie nord de la France vont également faire l'objet d'études technologique et techno-fonctionnelle, rapportés au Weichsélien ancien dans un premier temps, puis au Saalien. Mes recherches de doctorat proposent ainsi de retracer 180 000 ans d'évolution du débitage laminaire (entre 250 000 ans B.P. et 70 000 ans B.P.), période au cours de laquelle les méthodes de production laminaire, les productions lithiques associées et la fonction de l'outil-lame ont pu varier.