Les usages expérientiels de transition écologique dans les quartiers prioritaires de la ville
Auteur / Autrice : | Anaïs Martin |
Direction : | Geneviève Bergonnier-dupuy |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation et de la formation |
Date : | Inscription en doctorat le 22/11/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage et modélisation |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche éducation et formation |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les experts du GIEC ne cessent d'alerter, depuis les années 1970, quant à l'augmentation de l'effet de serre et au risque d'accroissement des vulnérabilités des humains et des écosystèmes que cela représente. Cet accroissement des vulnérabilités est à replacer dans le contexte de l'anthropocène, période durant laquelle l'humain exerce un impact sur l'environnement naturel. Le concept d'anthropocène met ainsi l'accent sur la responsabilité anthropique du dérèglement climatique. Dans ce contexte, l'humain a le devoir d'agir pour réduire son empreinte sur la planète. En d'autres termes, l'écocitoyenneté est désormais un devoir qui concerne les Etats ainsi que les citoyens. Depuis les années 1970 1980 de nombreuses études montrent que les personnes subissant le plus la pauvreté sont aussi les personnes les plus touchées par un nouveau type d'inégalités sociales : les inégalités écologiques (difficultés d'accès aux biens élémentaires, environnement de vie pollué, risques d'impacts écologiques accrus, faible pouvoir d'agir sur l'environnement). Par ailleurs, on constate que les mesures pour la transition écologique ont pour effet de creuser les inégalités sociales. Un phénomène qui s'est vérifié notamment avec l'augmentation de la taxe carbone portée par Emmanuel MACRON en 2018, qui a fait naitre le mouvement des gilets jaunes et leur slogan « fin du monde fin du mois même combat ». Comme le souligne le conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE), cette problématique d'inégalités sociales renforcées par la transition écologique s'explique au regard de « la difficulté à faire interagir questions sociales et environnementales ». Cette difficulté est également soulignée dans la note d'analyse de France Stratégie qui titre dans son introduction « Le casse-tête méthodologique d'une analyse des inégalités environnementales ». Pourtant, l'urgence écologique pousse les humains à adopter des conduites plus sobres. L'ADEME définit la sobriété comme un mode de consommation responsable et citoyen, devenu centrale dans le cadre de la transition écologique. Toutefois, l'injonction à la sobriété, lorsqu'elle s'adresse aux personnes victimes d'inégalités écologiques, renforce le sentiment d'injustice et risque de générer des mouvements d'opposition. En nous appuyant sur les propos de Jean Jouzel paléo climatologue du GIEC, nous posons donc la question suivante : Dans quelle mesure la transition écologique peut-elle s'inscrire dans « un projet de justice climatique » ? Ce projet de recherche propose d'apporter un éclairage à un niveau micro, en posant la focale sur les familles vivant en quartiers prioritaires de la ville (QPV), qui ont développé des pratiques énergétiquement sobres bien avant que l'on commence à parler de transition écologique. Quels enseignements peut-on tirer des usages expérientiels de la sobriété dans les QPV ? Une méthodologie de recherche qualitative s'appuyant sur la théorie ancrée est proposée, dans l'optique de rendre visible des pratiques écocitoyennes dans les QPV, en tenant compte des différences générationnelles, jusqu'alors non étudiées. Nous chercherons à comprendre le rapport que les habitants entretiennent avec leur environnement ? Quel rapport ont-ils développé ou non, au cours de leur existence, avec la nature ? Quels usages de la sobriété sont mis en pratique ?