Thèse en cours

Développement d'horloges épigénétiques de première génération et évaluation de leur potentiel prédictif pour la survenue de maladies dans la population générale française

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Auteur / Autrice : Ilaf Hchaichi
Direction : Alexandre How kitJean-François Deleuze
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Génétique
Date : Inscription en doctorat le 01/11/2023
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et Dynamique des Systèmes Vivants
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Fondation Jean Dausset - Centre d'Etude du Polymorphisme Humain
Référent : Université d'Évry Val d'Essonne

Mots clés

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Résumé

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Les modifications épigénétiques sont une des caractéristiques moléculaires du vieillissement, qui comprennent les modifications des histones, la méthylation de l'ADN et le remodelage de la chromatine. Elles ont été largement étudiées et décrites chez l'homme et proposées comme des facteurs accompagnants voire causant potentiellement le processus de vieillissement. Dans ce contexte, l'horloge épigénétique désigne toutes les variations de la méthylation de l'ADN liées à l'âge corrélées à l'âge chronologique. Ainsi, l'horloge épigénétique a été utilisé comme biomarqueur du vieillissement dans plusieurs modèles de prédiction de l'âge pour estimer l'âge chronologique et parfois même l'âge biologique des individus, principalement à partir d'échantillons d'ADN sanguin. La prédiction de l'âge basée sur la méthylation de l'ADN (DNAmage) s'est avérée d'un grand intérêt dans plusieurs applications biomédicales, car elle pourrait donner une meilleure estimation de l'âge biologique que l'âge chronologique et être un bon indicateur ou prédicteur de différents risques, conditions de santé et maladies liées à l'âge par rapport à l'âge chronologique. Nous avons-nous même montré, ainsi que d'autres équipes, qu'une décélération de l'âge épigénétique (âge épigénétique < âge chronologique) est observée chez les centenaires et semi-supercentenaires et leurs descendants, tandis que d'autres équipes ont observé une accélération de l'âge épigénétique (âge épigénétique > âge chronologique) chez des fumeurs, des personnes obèses et chez différents malades atteints de cancers, de maladies cardiovasculaires, de maladies neuro-dégénératives ou débilitantes. En outre, il a été montré que l'âge épigénétique estimée à partir d'un grand nombre de CpGs (horloges d'Hannum, 71 CpGs, d'Horvath, 353 CpGs, de Levine, 513 CpGs et de Lu, 184 CpGs) était un bon prédicateur de la durée de vie en bonne santé, la mortalité toutes causes confondues et le temps avant le décès. Cependant ces horloges sont principalement basées sur des technologies haut débit, couteuses et difficiles à être mis en œuvre. Le projet de thèse s'inscrit dans le cadre du projet Agenomics, qui vise à exploiter des données génomiques de centenaires et de cohortes longitudinales pour le développement de nouvelles stratégies ciblant le vieillissement. Le projet de thèse présente deux objectifs scientifiques : (i) Le premier vise à développer de nouvelles horloges épigénétiques de première génération à partir d'un nombre réduit de CpGs en se basant sur des données issues de technologies haute résolution en multiplex telles que la PCR digitale et le séquençage d'amplicon par des approches NGS et en utilisant des approches de régressions et d'apprentissages automatiques (machine-learning). Des données de méthylation d'ADN extrait de sang provenant d'individus de la population générale française âgés de de 0 à 100 ans seront acquises à l'aide des essais en multiplex développés. Elles permettront de de développer des modèles de prédictions de l'âge épigénétique corrélé à l'âge chronologique à partir des données de la cohorte d'entrainement, qui seront validés sur les données de la cohorte de validation. (ii) Dans un second objectif, les modèles les plus performants seront appliquée sur 1000 sujets en bonne santé âgés de 40-70 ans provenant de cohortes longitudinales en population générale française pour déterminer leur âge épigénétique afin d'évaluer l'utilisation de cet âge comme biomarqueur prédictif de l'espérance de vie en bonne santé, de l'apparition de maladies ou du décès chez ces mêmes sujets jusqu'à 30 ans plus tard. Ce deuxième axe permettra d'évaluer l'âge épigénétique calculé avec nos horloges épigénétiques comme biomarqueur pour le dépistage et le diagnostic précoce de maladies, ce qui favorisera une meilleure surveillance des sujets à risque dans une logique de médecine P4.