Thèse en cours

Les sources des normes de transparence dans le secteur extractif

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Auteur / Autrice : Durbois Tachago youmssi
Direction : Marie-Pierre Blin-Franchomme
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit
Date : Inscription en doctorat le 07/10/2023
Etablissement(s) : Toulouse 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science Politique (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CDA - Centre de Droit des Affaires

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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On entend par secteur extractif l'ensemble des activités relatives à la gestion et à l'exploitation des produits minéraux constitués de matières solide, liquide ou gazeuse présentes à l'état naturel dans le sol, le sous-sol ou encore le sous-marin, et présentant un intérêt économique. Longtemps caractérisé par l'opacité et le secret, le secteur extractif est désormais principalement marqué par l'exigence de transparence. La transparence dans le secteur extractif renvoie à un processus unilatéral ou multilatéral destiné à permettre la circulation de l'information, la participation intégrale des parties prenantes à la gestion, la traçabilité et la certification des opérations, ce dans un but d'efficacité ou de légitimité de la gouvernance du secteur extractif. Instrument privilégié de la gouvernance dans le secteur extractif, la transparence ne s'est imposée autrement dans ce secteur d'activité que par des normes. La notion de norme s'entend quant à elle dans un sens large où elle désigne « toutes les variétés d'obligations, de permissions ou d'interdictions, quel que soit le domaine et quel que soit le degré de généralité ou de particularité, d'abstraction ou de concrétisation ». Les normes de transparence dans le secteur extractif peuvent alors être définies comme un ensemble d'énoncés explicites ou implicites qui produit des sens dans la normativité de la transparence dans ce secteur d'activité. Ces normes proviennent de sources variées. La notion de sources du droit renvoie ici aux sources formelles. Elles désignent les organes d'édiction des normes à travers les actes normatifs de ceux-ci. L'idée de source formelle du droit repose en effet sur une conception positiviste du droit selon laquelle les sources du droit existeraient en un nombre limité et défini : la loi, de la jurisprudence et de la coutume. Cette conception dogmatique est aujourd'hui rattrapée par « la réalité des sources du droit », qui met en exergue l'apparition ou le développement de nouveaux foyers de normativité dont les normes qui en sont issues ne sont pas nécessairement solubles dans la théorie classique des sources du droit. Ces normes produisent toutefois des sens que le droit ne peut ignorer. Elles constituent ainsi les « nouvelles formes de droit » et cohabitent dans plusieurs domaines avec le droit étatique qu'elles concurrencent. Face à cette concurrence, le droit étatique quant à lui ne cesse de se réinventer. La normativité de la transparence dans le secteur extractif illustre assez bien cet état de chose qui révèle un mouvement de rupture et de continuité avec l'architecture classique des sources du droit. Quel est l'architecture des sources des normes de transparence dans le secteur extractif ? Comment cette architecture témoigne-t-elle des mouvements de rupture, de continuité et d'enrichissement dans l'architecture des sources du droit ? Les normes de transparence dans le secteur extractif relèvent d'une coconstruction mettant en jeu des sources privées ou non publiques dont les normes sont des soft law et des sources publiques dont les normes peuvent être aussi bien des soft law que des hard law. Ainsi, tandis que les normes de soft law s'inscrivent dans une rupture avec l'architecture classique des sources du droit, celles de hard law s'inscrivent quant à elles dans une continuité de cette architecture, mais une continuité qui doit s'adapter à la concurrence normative. Il en ressort alors la classification des sources du droit que nous proposons de retenir : d'une part les sources de soft law et d'autre part les sources de hard law. Les principaux foyers de normativité de la transparence dans le secteur extractif relèvant de la soft law, l'on conclut à une prégnance des sources de soft law. Fortement rivalisées et parfois impuissantes, les normes juridiques étatiques, la hard law, s'inscrivent dès lors dans un registre de survie.