Perception des femmes migrantes féministes : une approche intersectionnelle

Perception of feminist migrant women: an intersectional approach

• Auteur / Autrice : Louise Dujardin
• Direction : Constantina Badea, Vincent Yzerbyt
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Psychologie
• Date : Inscription en doctorat le 02/11/2023
• Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Université catholique de Louvain
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage et modélisation
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Parisien de Psychologie Sociale
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Psychologie sociale des comportements et de la cognition

Mots clés

Mots clés libres

Perception

Féminisme

Intersectionnalité

Perception

Feminism

Intersectionality

Résumé

Ce projet de thèse examine la perception des femmes féministes qui sont immigrées ou présentent un antécédent d'immigration et qui se trouve ainsi en situation d'intersectionnalité. L'intersectionnalité désigne l'appartenance simultanée à plusieurs groupes stigmatisés qui peut présenter pour l'individu cible des désavantages tels que l'invisibilité sociale (Purdie-Vaughns & Eibach, 2008; Sternberg et al., 2023) et des « avantages » tels que la diminution des préjugés et de la discrimination à son égard (Sternberg et al., 2023). Les individus en situation d'intersectionnalité sont perçus comme étant non-prototypiques de chacune des catégories constitutives de l'intersectionnalité. Dans le cas de femmes migrantes féministes, elles peuvent être perçues comme non-typiques des femmes migrantes et non-typiques des féministes. La perception de ces cibles peut alors être plus favorable que la perception des féministes sans antécédent d'immigration, ou des migrantes sans étiquette de « féministes ». L'objectif de cette thèse est d'examiner le jugement social des femmes migrantes qui se disent féministes en comparaison aux femmes migrantes qui ne se considèrent pas comme féministes, en prenant en compte la perception des différences interculturelles entre le pays d'accueil et celui d'origine. Cela nous amène à l'hypothèse générale suivante : « Les femmes migrantes féministes sont perçues plus positivement que les femmes migrantes non féministes, surtout quand elles sont perçues comme venant de pays traditionalistes ». Nous souhaitons utiliser des mesures directes et des mesures indirectes de jugement social de femmes migrantes féministes. Lors du premier type d'étude, nous souhaitons utiliser le paradigme du portrait, qui consiste à décrire une personne en mettant en évidence les éléments que nous voulons faire ressortir pour l'expérience. Ensuite, après avoir lu le portrait, les participants doivent l'évaluer sur une échelle de jugement social. L'hypothèse de cette étude est la suivante : « Les femmes migrantes féministes sont perçues plus positivement sur les deux dimensions fondamentales du jugement social que les femmes migrantes non féministes, surtout lorsque leur pays d'origine est présenté comme ayant un niveau de sexisme élevé. » L'étude utilisera un plan 2 (attitudes : féministe vs. non féministe) X 2 (niveau du sexisme du pays : faible vs. fort). Nous sélectionnerons 400 participantes afin qu'elle puisse positionner un de ces quatre portraits sur les deux dimensions fondamentales et leurs sous-dimensions. Le deuxième type d'étude se base sur la reverse correlation. Lors de cette méthode, des participants doivent sélectionner, selon une consigne, des visages bruités, à qui on a ajouté des pixels aléatoirement générés qui varient en luminosité. Leurs sélections sont ensuite rassemblées afin d'obtenir un visage final pour chaque participant, et ce dernier sera soumis à d'autres participants afin qu'ils les évaluent selon les dimensions du jugement social. La reverse correlation sera utilisée pour répondre à l'hypothèse suivante : « Les femmes migrantes féministes sont perçues plus positivement sur les deux dimensions fondamentales du jugement social que les femmes féministes sans antécédent d'immigration et que les femmes migrantes non féministes ». Pour cette étude, nous comptons sélectionner deux bases de visage en fonction de la condition « femme migrante » ou dans la condition « femme sans antécédent d'immigration ». La consigne sera « Choisissez le visage qui ressemble le plus à une femme féministe ».

This thesis project examines the perception of feminist women who are immigrants or have an immigrant background, and who thus find themselves in a situation of intersectionality. Intersectionality refers to simultaneous membership of several stigmatized groups, which can present the target individual with disadvantages such as social invisibility (Purdie-Vaughns & Eibach, 2008; Sternberg et al., 2023) and ''advantages'' such as reduced prejudice and discrimination (Sternberg et al., 2023). Individuals in situations of intersectionality are perceived as being non-prototypical of each of the categories that make up intersectionality. In the case of feminist migrant women, they may be perceived as non-typical of migrant women and non-typical of feminists. The perception of these targets may then be more favorable than the perception of feminists without an immigration background, or migrant women without a ''feminist'' label. The aim of this thesis is to examine the social judgment of migrant women who call themselves feminists in comparison with migrant women who do not consider themselves feminists, considering the perception of intercultural differences between the host country and the country of origin. This leads us to the following general hypothesis: ''Feminist migrant women are perceived more positively than non-feminist migrant women, especially when they are perceived as coming from traditionalist countries''. We intend to use both direct and indirect measures of social judgment of feminist migrant women. In the first type of study, we want to use the portrait paradigm, which involves describing a person by highlighting the elements we want to bring out for the experiment. Then, after reading the portrait, participants are asked to rate it on a social judgment scale. The hypothesis of this study is: ''Feminist migrant women are perceived more positively on the two fundamental dimensions of social judgment than non-feminist migrant women, especially when their country of origin is presented as having a high level of sexism.'' The study will use a 2 (attitudes: feminist vs. non-feminist) X 2 (level of sexism in the country: low vs. high) design. We will select 400 participants to position one of these four portraits on the two fundamental dimensions and their sub-dimensions. The second type of study is based on reverse correlation. In this method, participants are asked to select noisy faces according to a set of instructions, to which randomly generated pixels of varying brightness have been added. Their selections are then combined to produce a final face for each participant, which is then submitted to other participants for evaluation along dimensions of social judgment. Reverse correlation will be used to answer the following hypothesis: ''Feminist migrant women are perceived more positively on the two fundamental dimensions of social judgment than feminist women with no immigration background and non-feminist migrant women''. For this study, we intend to select two face bases according to the ''migrant woman'' condition or the ''woman with no immigration background'' condition. The instruction will be ''Choose the face that most resembles a feminist woman''.