L'obligation de restitution des biens culturels en droit international public : le cas des restitutions post-coloniales
Auteur / Autrice : | Chloé Kreuder |
Direction : | Romain Le boeuf |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | En droit spécialité Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2021 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences Juridiques et Politiques |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : DICE - Droits International, Comparé et Européen |
Equipe de recherche : CERIC - Centre d'Etudes et de Recherches Internationales et Communautaires |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La captation de biens culturels, jusqu'au XIXème siècle, était considérée comme une pratique de guerre licite et codifiée, le vainqueur ayant droit aux biens culturels du vaincu. Par la suite, s'en est suivi un mouvement conventionnel important en la matière, faisant passer l'étude de la restitution des biens culturels d'un point de vue exclusivement issu du droit international humanitaire, à une reconnaissance de la variété des problématiques touchant à la restitution des biens culturels. Cette évolution a permis, et s'est combinée à, une prise de conscience juridique quantitativement de plus en plus importante et touchant un nombre croissant de sources et sujets du droit international. Les biens culturels ayant une importance fondamentale dans la construction de l'identité d'une communauté, leur absence prive ses membres d'une connexion avec leur propre histoire. Cette importance identitaire est notamment mise en exergue dans le cadre de la restitution des biens culturels captés lors de la colonisation, période particulièrement frappée par les atteintes aux biens culturels. La question de la restitution de ces biens et de l'existence d'une éventuelle obligation reste aujourd'hui en suspens. Faisant face à des enjeux majeurs relatifs à la propriété, à l'absence d'un cadre juridique international propre, mais à des demandes de restitution toujours plus nombreuses et une multiplication des normes portant sur le patrimoine culturel, tant à l'échelle nationale qu'internationale, la restitution des biens culturels captés lors de la colonisation est une problématique à la fois particulièrement riche et complexe. Cependant, il serait erroné de penser que le droit international ne s'intéresse absolument pas à cette question. En effet, en plus des nombreuses normes internationales portant sur les biens culturels, de manière générale ou spécifiquement sur ceux issus de la colonisation, est également envisageable une mise en uvre du droit international de la responsabilité, notamment via la restitution comme modalité de réparation d'un fait internationalement illicite. Enfin, c'est bien entendu la question de l'existence d'une obligation non-écrite de restitution de ces biens culturels qui semble émerger, celle-ci pouvant éventuellement prendre la forme d'une coutume ou encore d'un principe général de droit.