Prédiction de la peur de la récidive du cancer : une approche par intelligence artificielle appliquée aux données de VICAN.
Auteur / Autrice : | Mamoudou Koume |
Direction : | Anne-Déborah Bouhnik, Maria Raquel Urena perez |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biologie-Santé - Spécialité Recherche Clinique et Santé Publique |
Date : | Inscription en doctorat le 14/11/2022 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Marseille) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : SESSTIM - Sciences Economiques & Sociales de la Santé et Traitement de l'Information Médicale |
Equipe de recherche : SESSTIM - E1 - CAN BIOS - Cancer, Biomédecine & Société |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Contexte : L'espérance de vie s'est considérablement allongée ces dernières décennies grâce aux progrès thérapeutiques et aux dépistages de plus en plus précoces pour la plupart des localisations de cancer. Néanmoins, l'après-cancer n'est pas un retour à l'état antérieur et les personnes ont à faire face à de nombreuses difficultés dans leur vie quotidienne parmi lesquelles, la peur que la maladie ne revienne ; appelée aussi peur de la récidive du cancer (PRC). Elle se définit comme « la peur ou l'inquiétude que le cancer revienne ou progresse dans le même organe ou dans une autre partie du corps ». Une récente étude DELPHI a tenté de définir les principales caractéristiques de la PRC clinique : un niveau élevé d'anxiété et de préoccupation, des préoccupations persistantes, entre autres. Cependant, alors que des interventions psychosociales ciblées ont montré leur intérêt pour aider à réduire la PRC, aucune prise en charge efficace n'existe à notre connaissance en France ni aucune mesure permettant d'identifier précocement les personnes susceptibles de souffrir de PRC clinique. Des développements en Intelligence Artificielle (IA) appliqués aux données de santé permettent l'élaboration de modèles de prédiction du risque de maladie, de son pronostic ou des données cliniques. C'est dans ce contexte que s'inscrit ce projet doctoral, en combinant l'approche par IA, encore peu utilisée et les données de l'enquête VICAN 5 (VIe après le CANcer) et celles du SNDS (Système national des données de santé). Objectifs : Les objectifs de ce projet sont dans un premier temps de proposer un modèle d'intelligence artificielle interprétable permettant d'identifier les patients à risque de développer une PRC clinique après le diagnostic de cancer et n'ayant pas connu d'évolution dans les cinq ans suivant le diagnostic, en considérant trois localisations : sein, colon-rectum et prostate. Ensuite, il s'agira d'étudier le lien entre la consommation de soins médicaux et la PRC pour chacune de ces localisations et aussi de comparer la prévalence de la PRC entre les différents types de localisations considérées ainsi qu'en discriminant suivant le sexe. Enfin, il sera question d'évaluer si les algorithmes d'intelligence artificielle développées sont extensibles à des autres localisations. Méthodes : Les données qui seront utilisées dans ce projet seront issues de VICAN 5 et du SNDS. Après avoir fait l'étude de l'état de l'art, une analyse exploratoire sera effectuée afin de choisir les variables pertinentes pour le projet. Ensuite, les techniques d'intelligence artificielle seront utilisées afin d'identifier la peur de la récidive chez les femmes souffrant d'un cancer du sein. Dans cette étape, l'apprentissage supervisé sera utilisé sur les données labellisées d'abord et par la suite l'apprentissage semi-supervisé sur l'ensemble des données. Cependant, chacune de ces étapes sera accompagnée d'interprétations, d'évaluations et de validations. Dans la suite, les techniques précédemment citées seront utilisées pour l'identification de la peur de la récidive chez les patients souffrant du cancer dans d'autres localisations ; cancer du colorectal et de la prostate, et cela sans distinction de sexe. Résultats attendus : Cette thèse permettra d'analyser chez les patients diagnostiqués d'un cancer (cancer du sein, colorectal, et de la prostate) si la PRC est liée à une surconsommation de soins et, le cas échéant d'identifier les consommations de soins qui y sont associées. Sa bonne réalisation pourra permettre d'envisager à terme la réalisation d'une application basée sur les algorithmes d'IA permettant aux oncologues et autres professionnels de santé de dépister les patients à risque de développer une PRC, en vue de pouvoir les orienter vers des soins adaptés. Cela permettra aussi de réduire les possibles surcoûts de consommation de soins associés à la PRC tout en facilitant l'élargissement du champ d'application à d'autres cancer, ainsi qu'à la prédiction d'autres facteurs de qualité de vie après le cancer, et d'autres problématiques telles que la survie, évaluées à travers la consommation de soins à l'aide des méthodologies d'intelligence artificielle.