L'instabilité rotatoire du genou : une origine méniscale ?
Auteur / Autrice : | Christophe Jacquet |
Direction : | Martine Pithioux, Matthieu Ollivier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du Mouvement Humain - MRS |
Date : | Soutenance en 2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences du mouvement humain (Marseille) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ISM - Institut des Sciences du Mouvement Etienne Jules Marey |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Noel Argenson |
Examinateurs / Examinatrices : Martine Pithioux, Thierry Hoc, Louis Dagneaux, Matthieu Ollivier, Romain Seil | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Hoc, Louis Dagneaux |
Mots clés
Résumé
Lors dune rupture complète du Ligament Croisé Antérieur (LCA) survenant dans le cadre dune entorse grave du genou, deux phénomènes biomécaniques peuvent apparaître. Le premier, constant, est linstabilité dans le plan sagittal, caractérisée par le test de Lachman ou du tiroir antérieur. Le second, présent uniquement dans 25 % des cas, est linstabilité dans le plan rotatoire, caractérisée par le test du Ressaut Rotatoire (RR). Cependant, lorigine exacte de cette instabilité rotatoire inconstante reste encore controversée et incomplètement élucidée. Une origine faisant intervenir différentes structures anatomiques du genou semble aujourdhui être lhypothèse la plus probable. Dans ce contexte, une des théories avancées est lexistence de lésions méniscales associées à une rupture du LCA. En effet, les ménisques, en plus de leur rôle de protecteur du cartilage, ont un rôle de stabilisateur du genou. Lexistence dune instabilité rotatoire lors dune rupture du LCA pourrait donc être le témoin de lésions méniscales associées. La première partie de ce travail consistait en une analyse épidémiologique des patients présentant une rupture du LCA. Après lanalyse de 376 patients, il a été démontré que le pourcentage de patients présentant un RR positif était significativement corrélé à la quantité de lésions méniscales concomitantes présentes chez le patient. Dautre part, après analyse des résultats de chirurgie de reconstruction du LCA et de réparation méniscale, il a été observé que 25 % des patients présentaient une instabilité rotatoire récidivante ou persistante à 2 ans de recul, malgré la chirurgie. Cette observation soulevait donc une nouvelle problématique : la possible existence dautres lésions méniscales non diagnostiquées et donc non traitées. La seconde partie de ce travail était donc centrée sur la recherche et la description de nouvelles lésions méniscales ou des structures qui leur sont associées. Deux nouveaux types de lésions ont ainsi pu être décrits. Le premier est linstabilité du segment postérieur du ménisque latéral dont le diagnostic repose sur une analyse dynamique du ménisque à laide dun outil peropératoire. Le second correspond à des lésions du complexe rampe-semi-membraneux du ménisque médial dont le diagnostic repose à la fois sur limagerie par résonance magnétique et sur la constatation visuelle en peropératoire. Lidentification de ces deux types de « nouvelles » lésions méniscales, jusqualors non connues et non traitées, permet dapporter des arguments supplémentaires à lorigine méniscale de linstabilité rotatoire. Enfin, la troisième partie de ce travail consistait à proposer un outil permettant de quantifier de manière numérique linstabilité rotatoire. En effet, le caractère pathologique du test du RR repose sur une évaluation subjective en 3 grades : grade 1 = Ébauche, grade 2 = Franc, et grade 3 = Explosif. En raison dune variabilité inter-observateur importante, lutilisation dun outil simple en pratique clinique était nécessaire. Nous avons proposé dans ce travail un outil basé sur la technologie de l'accéléromètre d'un smartphone, permettant dobtenir une valeur quantitative du RR