Mal des transports en contexte automobile réel : exploration des facteurs dinduction et des liens entre ressenti subjectif et réactions physiologiques et posturales
Auteur / Autrice : | Eléonore Henry |
Direction : | Lionel Bringoux, Clément Bougard |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences du Mouvement Humain - MRS |
Date : | Soutenance en 2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du mouvement humain |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ISM - Institut des Sciences du Mouvement Etienne Jules Marey |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Bourdin |
Examinateurs / Examinatrices : Lionel Bringoux, Gaëlle Quarck, Christophe Jallais, Bernard Martin, Bruno Berberian, Clément Bougard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Gaëlle Quarck, Christophe Jallais |
Mots clés
Résumé
Lavènement imminent des véhicules autonomes met en lumière la problématique des conditions démergence du mal des transports. La dynamique du véhicule, désormais contrôlée par la voiture elle-même plutôt que par le conducteur, soulève des questions sur ses impacts et sur la manière de rendre cette expérience agréable pour les lensemble des usagers. Les conducteurs devenant des passagers passifs, tous les occupants du véhicule seront alors potentiellement susceptibles de ressentir le mal des transports. Cette thèse explore en profondeur les effets de ce passage du conducteur actif au passager passif sur lapparition et la sévérité du mal des transports, en se focalisant sur trois grandes questions scientifiques: - Dynamique véhicule passive: la thèse examine comment les mouvements du véhicule, perçus passivement, impactent lintensité des symptômes du mal des transports. Dans le contexte de lautomatisation, comprendre comment cela affecte les conducteurs qui ne conduisent plus activement est essentiel afin de garantir leur sécurité et confort. Les résultats montrent que la sévérité du mal des transports est influencée par les niveaux daccélération latérale et la fréquence des mouvements du véhicule, ainsi que par leur interaction complexe. Une relation non linéaire existe entre laccélération et les symptômes, ces derniers augmentant seulement dans des gammes de fréquences spécifiques, soulignant limportance de considérer ces aspects dynamiques simultanément. - Imprévisibilité de la trajectoire: la thèse aborde limpact de lincertitude ressentie par les passagers vis-à-vis des mouvements du véhicule lorsquils ne peuvent plus anticiper la trajectoire à venir, comme le font les conducteurs. Les résultats montrent que cette réduction de la capacité à prédire la trajectoire du véhicule contribue à laugmentation des symptômes dans des conditions réelles de conduite. - Agentivité: en explorant linfluence du degré dagentivité (définie comme le sentiment de contrôle et dengagement du passager) sur lapparition du mal des transports, les résultats montrent que plus lagentivité et le sentiment de contrôle sont élevés, moins les symptômes sont sévères. Ainsi, même en labsence de conduite active, le sentiment de contrôle sur la trajectoire est déterminant. De plus, une approche psychophysiologique, intégrant des mesures subjectives, électrophysiologiques et comportementales, met en évidence la pertinence des indicateurs physiologiques et posturaux pour évaluer lévolution des symptômes. Les résultats confirment non seulement la faisabilité, mais aussi limportance dune caractérisation multidimensionnelle de la sévérité du mal des transports en voiture. En conclusion, cette étude approfondie contribue à la compréhension des facteurs sous-jacents à lémergence du mal des transports dans les véhicules autonomes. Elle souligne la nécessité de prendre en compte les effets physiologiques, posturaux et perceptuels lors du développement de solutions visant à améliorer le confort des passagers et à relever les défis futurs de la mobilité automatisée.