Thèse en cours

Rôle de l'homophobie sur le bien-être, la santé et la dynamique de la pandémie de VIH au sein des communautés gays, bisexuelles et transgenres femmes.

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Auteur / Autrice : Vincent Leroy
Direction : Bruno VentelouSylvie Boyer
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences Economiques - Aix-Marseille
Date : Inscription en doctorat le 01/05/2022
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences Economiques et de Gestion d'Aix-Marseille
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : SESSTIM - Sciences Economiques & Sociales de la Santé et Traitement de l'Information Médicale

Mots clés

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Résumé

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Ce projet de thèse de doctorat propose d'étudier le rôle des discriminations et stigmatisations subies par les communautés gays, bisexuelles et transgenres femmes (GBT) dans le monde et plus précisément dans 4 régions, avec une attention particulière sur le rôle de l'homophobie. Un des principaux enjeux de la thèse sera d'établir les interrelations, voire les liens de causalités entre l'homo et transphobie et les différentes vulnérabilités auxquelles ces populations sont confrontées, notamment les risques face à l'infection du VIH. Plusieurs études seront conduites. Nous analyserons dans un premier temps le rôle de l'homophobie sur les comportements de prévention du VIH, incluant les comportements sexuels à risque et le recours au dépistage des GBT. La seconde étude portera sur l'impact de l'homophobie sur le bien-être et la santé mentale des GBT. Puis nous nous concentrerons sur les conséquences de l'homophobie sur les situations socio-économiques de ces populations, avec un accent sur l'accès à l'emploi. Enfin, via des modèles dits à équations structurelles, nous étudierons les interrelations entre ces différentes vulnérabilités. Pour ce faire, nous disposons d'une base de données importante, qui n'a été l'objet pour le moment d'aucune étude, et qui émane d'une enquête (sous forme de questionnaires) conduite en 2019 par l'ONUSIDA sous la direction d'Erik LAMONTAGNE auprès de 115 644 participants issus de la communauté LGBTI dans 197 pays et territoires. Les questions sont liées à l'orientation sexuelle, au genre, aux vulnérabilités économiques et sociales, au bien-être, au VIH (statut, accès aux services et comportements à risque), à la préférence temporelle, à l'aversion au risque, à la stigmatisation et à la discrimination, à la reconnaissance et à la santé. Cette base offre d'importantes possibilités analytiques (+100 variables) et contient des données uniques pour des pays difficiles d'accès. L'ensemble des données individuelles sera complété par des données "pays" caractérisant le contexte politique, économique et social de chacun des pays et territoires où l'enquête s'est déroulée. Nous avons accès à des données pour plus de 115 000 participants répartis dans 197 pays et territoires, lesquels sont riches de différences culturelles, politiques, économiques et sociales. Cela offre à la fois une richesse et un contenu original pour le projet mais aussi un niveau d'hétérogénéité élevé qu'il va falloir gérer pour arriver à produire des analyses sensées. Pour cela, nous envisageons de stratifier la base de données : il s'agira dans un premier temps de clustériser les pays de la base et de faire un découpage en 7 régions (seulement 4 d'entre elles seront retenues pour les analyses). Puis, nous stratifierons les individus par orientation sexuelle et identité de genre. Nous exclurons les lesbiennes, intersexes et transgenres hommes et nous stratifierons à nouveau, cette fois-ci en séparant chaque sous-groupe (gays, bisexuel(le)s et transgenres femmes). La population finale comprend 102 450 GBT. Concernant le calendrier de la thèse, la première année sera consacrée aux analyses spécifiquement focus sur les comportements à risque et la transmission du VIH, objet d'un premier article. Au cours de la deuxième année, nous travaillerons sur les modèles accès santé mentale, second article. Enfin, au cours de la troisième année, il s'agira de mettre en place les modèles à équations structurelles et de soumettre les deux derniers articles. L'objectif de cette thèse s'inscrit dans l'une des missions de l'ANRS, celle d'atteindre les populations « clés », celles qui sont le plus exposées au risque d'infection et de transmission du VIH. Nous pensons que mesurer le poids de la stigmatisation et de l'exclusion, en appréciant un système d'interactions complexes (entre les discriminations directes et indirectes, les conditions socio-économiques et les comportements à risque) au travers de cette large enquête mondiale LGBTI, permettrait de mieux comprendre les déterminants des comportements à risque et de les réduire par des décisions et politiques publiques plus appropriées.