La guerre racontée sur les réseaux sociaux : une étude comparative entre la couverture des conflits armés en Syrie par le journalisme indépendant local et les agences de presse occidentales sur Twitter
Auteur / Autrice : | Gisela Cardoso Teixeira |
Direction : | Alexandre Joux |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Cognition, Langage et Education |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Méditerranéen des Sciences de l'Information et de la Communication |
Mots clés
Résumé
Depuis la création de l'imprimerie par Gutenberg, de nouveaux médias ont émergé en lien avec les innovations technologiques, transformant non seulement la manière dont l'information est diffusée, mais aussi son langage et son discours. Ces mutations ont affecté au fil du temps les différentes pratiques journalistiques, notamment le journalisme de guerre. Par conséquent, notre recherche part de l'hypothèse que la couverture journalistique des conflits armés actuels évolue avec les nouveaux outils disponibles, notamment les réseaux sociaux numériques. Ainsi, nous avons commencé à analyser comment des contenus informatifs ont été diffusés sur un conflit armé actuel : la Guerre en Syrie. Commencée en 2011 avec les Printemps Arabes, la guerre civile syrienne a été un conflit difficile d'accès pour les journalistes, compte tenu du fait que le Comité pour la protection des journalistes a classé la Syrie comme le pays le plus meurtrier pour les professionnels des médias en 2019. Face à ce scénario, les informations sur la guerre ont atteint diverses parties du monde à travers les journalistes locaux (professionnels et citoyens) et les réseaux sociaux. Plus précisément, nous avons pu observer que les médias alternatifs utilisent leurs profils sur le réseau social, Twitter principalement, pour diffuser leur propre contenu informatif sur les conflits, adapté aux caractéristiques des médias sociaux utilisés. A partir de ces constats, le présent projet de recherche a pour thème l'utilisation de Twitter pour la diffusion de l'information sur les conflits armés en Syrie par le journalisme citoyen/alternatif local et par la presse grand public (plus précisément, par des agences de presse internationales). Ainsi, dans cette étude, nous visons à répondre aux questions suivantes : quelles sont les caractéristiques de la couverture de la guerre en Syrie par le journalisme alternatif et citoyen et par les agences de presse internationales sur Twitter ? Quel est l'impact des médias sociaux sur les pratiques et les discours journalistiques sur le conflit ? Pour répondre aux questions qui animent cette recherche, les comptes Twitter des médias indépendants syriens « On The Ground News » et « Nouvelles en Direct du Terrain » et des agences de presse « Agence France-Presse » (AFP) et « Associated Press » (AP) ont été choisis comme objets d'étude. De manière générale, la recherche parte des hypothèses que les réseaux sócionumériques fournissent une pluralité des discours, de points de vue sur le conflit, notamment par les médias alternatifs et citoyens qui disputent l'espace comme sources primmaires d'information aux médias institués, en l'occurrence, les agence de presse. L'objectif général de la recherche est de comprendre comment les journalistes indépendants/citoyens et les agences de presse internationales utilisent les réseaux sociaux, plus précisément Twitter, pour rapporter des événements de la guerre en Syrie. Nous recherchons spécifiquement analyser les pontentialités des outils de twitter et leurs consequénces sur la manière de faire du journalisme de conflits armés ; analyser e comparer les sources, les cadrages thèmatiques, les contenu visuel entre les médias ; les représentations de l'actualité mobilisées pour sélectionner ce qui sera transmis comme information sur twitter ; les stratégies discoursives par le journalisme alternatif pour sa credibilité et véracité ; les stratégies éditoriales associés aux cadrages prédominants et observer le principle de neutralité journalistique sur les faits rapportés à propos de la guerre. Comme il s'agit d'une guerre assez longue, la période définie pour collecter le matériel d'analyse, c'est-à-dire les tweets, s'étendra de l'offensive d'avril 2019 jusqu'à fin 2021. Le matériel sera collecté via l'outil de recherche avancée de twitter à traves les mots-clés, surtout les hashtags. Donc, il s'agit d'un traitement manuel, pas via un logiciel d'analyse de texte. Concernant les notions et théories scientifiques mobilisées pour l'analyse du corpus dans une approche comparative, elles sont : l'analyse du discours de presse, selon Alice Krieg (2000), a fin d'étudier les sources et les discours rapportées ; la théorie sémiolinguistique de Charaudeau (1983) pour l'analyse des faits rapportés, les indices de subjectivité, les stratégies discoursives de dramaticité, de veracité et de credibilité, en plus d'observer les positions politiques et idéologiques des médias à travers leur contenu d'actualité ; et le cadrage médiatique selon Entman (1993) et les critères d'actualité (afin de lister les thèmes autour de la guerre qui sont sélectionnés). Dans le but de confronter les répresentations des journalistes et les résultats obtenus à travers l'analyse qualitative du contenu produit par eux, nous proposons de réaliser des entretiens semi-directifs avec un journaliste resposable pour chaque média alternatif, surtout afin de savoir pourquoi choisir le twitter comme canal de diffusion d'actualité en zone de guerre et les pratiques adoptés pour l'enquête. De cette façon, nous espérons comprendre les nouvelles logiques journalistiques et ce qu'elles disent des mutations de l'espace public, donc la dimension politique de l'énonciation journalistique à l'heure de sa remise en question. Il s'agit de questions essentielles pour penser le rôle de ce nouveau type de journalisme dans la societé, et aussi de questions importantes à l'heure de la montée en puissance de la desinformation. D'où l'intêrét d'explorer de nouvelles formes de journalisme comme nous le proposons.